Voici l’iCon 5!
Cette semaine, les temples Apple Store du monde entier seront pris d’assaut par quelque dix millions de disciples, qui iront à la rencontre de leur messie: l’iPhone 5.
Et ce n’est pas parce que le modèle 4 est désuet. Que non! Et pas la peine d’être un exégète de la technologie cellulaire pour comprendre. Des fois, l’humour suffit.
Le 12 septembre dernier, sur Canal+ en France, les Guignols de l’info ont concocté un super sketch pour commémorer la sortie de l’iPhone 5. Une interview délirante entre les marionnettes de PPDA (Patrick Poivre d’Arvor), l’ancien présentateur vedette du téléjournal de TF1, et de Tim Cook, le président d’Apple.
Dans ce numéro humoristique, on découvre ce qui fait du nouveau joujou d’Apple une incroyable révolution technologique. Il est plus grand que l’iPhone 4, mais plus petit que l’iPad 3 et ce petit bijou dispose d’une nouvelle ouverture plus petite pour son chargeur.
Eh oui, s’il est plus grand on ne peut plus le mettre dans les anciennes coques protectrices et si l’ouverture du chargeur est plus petite, les anciens chargeurs d’iPhone ne sont plus compatibles. Vous l’avez compris, il faut acheter de nouveaux chargeurs et socles pour les baffes. En somme, avec l’iPhone 5, il faut acheter tous les accessoires. Le sketch des Guignols se termine par l’annonce: « Apple, nous c’est la pomme, vous, c’est les poires! »
Pis! Mardi 18 septembre, dans « Les requins d’Apple », une enquête du 20 h de France 2, on en apprend plus sur l’autre visage d’Apple. Derrière la façade de l’image conviviale, ludique et néo hippie se cache l’incivisme de la délocalisation systématique et de l’évasion fiscale du groupe.
Les spécialistes estiment les ventes de l’iPhone 5 à plus de 3 G$. Aucun gouvernement où la marque à la pomme opère n’en bénéficiera! Quand la marque vend un appareil, elle facture avant tout des brevets. Ces brevets sont transférés vers une filiale en Irlande. C’est cette filiale qui touche les milliards des redevances liées aux ventes d’Apple dans le monde. Autre exemple, les achats effectués sur iTunes sont gérés par une filiale installée au Luxembourg. Certains experts estiment même que 70% des profits mondiaux d’Apple sont localisés dans des paradis fiscaux.
Chez Apple les ingénieurs ne sont donc pas les seuls à être créatifs. Les comptables aussi. Dès les années 1980, ils ont mis en place un schéma d’évasion fiscale infaillible. C’est dans le paradis fiscal des Îles Vierges britanniques que sommeille la gigantesque trésorerie d’Apple, 116 milliards de dollars. Tous les contribuables de la planète sont lésés!
Certes, Apple n’est pas un cas isolé dans le secteur des hautes technologies à avoir recours aux paradis fiscaux. Tous les grands joueurs de cette industrie le font. Google et Microsoft sont eux aussi installés dans des pays qui leur sont favorables fiscalement comme l’Irlande.
Autre révélation de l’enquête de France 2: la stratégie d’Apple enrichit la marque, mais pas forcément ses salariés. D’ailleurs, les vendeurs des magasins français menacent de faire la grève. L’employeur rechigne à répondre favorablement à leurs revendications de hausses salariales, mais aussi à l’installation de fontaines à eau ou à la distribution de tickets-restaurants.
C’est indigne d’une compagnie qui se targue de brasser des milliards et qui dispose de la première capitalisation boursière au monde. À Wall Street, l’action de l’entreprise vient de franchir cette semaine pour la première fois les 700 $!
Les guignols de l’info, épisode du 12 septembre 2012