Bon départ pour Destination Primus Vita
Le nouveau jeu vidéo montréalais Destination Primus Vita donne un aperçu d’un univers de science-fiction ayant beaucoup de potentiel. Un premier amuse-bouche avant ce qui deviendra, on l’espère, un long festin.
En 2353, un peuple extraterrestre arrive sur Terre et vole (presque) toute l’eau de la planète. Près de 700 ans plus tard, les membres de l’équipage 121 sont envoyés dans l’espace vers Primus Vita pour affronter ceux qu’on nomme les Shatters et récupérer cette précieuse ressource. Destination Primus Vita est l’histoire de ce voyage.
Pour préparer l’équipage à ce qui les attend sur Primus Vita, tant sur le plan cognitif que sur le plan émotionnel, l’intelligence artificielle du vaisseau spatial leur a concocté différents entraînements mentaux à faire pendant leur sommeil cryogénique de quatre ans. Le premier épisode de la série se déroule dans la tête d’Austin, une scientifique de renom froide et cartésienne à outrance.
Ces simulations permettent au joueur de découvrir les six personnages de l’équipage 121 et l’univers de Primus Vita. Par les rêves d’Austin, on comprend sa relation avec chacun de ses collègues, tout en se familiarisant avec la vie sur Terre après l’attaque des Shatters.
Pour progresser dans le jeu, le joueur doit résoudre une série de casse-tête élaborés par l’intelligence artificielle. La forme rappelle un peu le célèbre jeu Myst, mais d’une façon plus linéaire et avec un contenu beaucoup plus terre à terre (il y a une logique derrière chacun des casse-tête, soit de stimuler les membres de l’équipage). Il s’agit d’un moyen intéressant pour offrir de l’interactivité dans un jeu principalement narratif, tout en respectant les moyens d’une équipe de développement d’une dizaine de personnes seulement.
Plusieurs raccourcis techniques ont d’ailleurs été empruntés par le studio montréalais Epsilon pour compenser ses ressources limitées. Les décors sont par exemple minimalistes. Cette simplicité s’explique bien par l’histoire elle-même et confère une esthétique intéressante au jeu. Les animations ont aussi été réduites au minimum. Le style ne surprendra pas les amateurs de jeux indépendants, mais pourrait demander une certaine ouverture d’esprit aux joueurs qui sont surtout habitués aux jeux à grand déploiement.
Un bon début, qui devra se réinventer
On complète le premier épisode de Destination Primus Vita en environ deux heures (ou un peu plus si vous avez de la difficulté à résoudre les casse-tête qui peuvent parfois présenter un bon niveau de difficulté).
Le deuxième épisode se concentrera sur un second personnage, Hayao. Si l’idée de consacrer chaque volet à un membre d’équipage différent offre un bon potentiel, la structure pourrait aussi rapidement devenir un boulet pour Epsilon. C’est encore loin, mais éviter que la série paraisse redondante sera un défi auquel le studio devra porter une attention particulière, surtout dans les épisodes subséquents.
La formule donnera au moins l’occasion d’approfondir les personnages. Certains, tout particulièrement Austin, frôlent pour l’instant le cliché, et le format épisodique de Destination Primus Vita permettra de corriger le tir.
Une histoire multiplateforme
La bonne nouvelle pour ceux qui voudront plonger plus loin dans l’univers de Primus Vita est qu’Epsilon a d’autres moyens en banque pour raconter cette histoire. Le site web du jeu offre par exemple quelques courtes nouvelles mettant en vedette Austin, Hayao et compagnie, et deux (excellentes) bandes dessinées ont aussi été publiées jusqu’ici.
Alors que le premier épisode du jeu vidéo se déroule sous le thème de l’introspection, les bandes dessinées contiennent plus d’action et offrent un autre angle sur cet univers, en racontant l’arrivée de l’équipage sur Primus Vita. Les créateurs modernes ne sont plus limités à une seule plateforme pour raconter leurs histoires, et Primus Vita en est le parfait exemple.
On a déjà hâte aux prochaines aventures de l’équipage 121, peu importe la forme qu’elles prendront.
Destination : Primus Vita est offert dès maintenant sur Mac et PC pour 8,79$. Une version pour PS4 et Xbox One devrait voir le jour à l’automne. Les versions numériques des bandes dessinées Primus Vita sont quant à elles vendues 1,19$ par numéro.