Samsung Galaxy Fold et Galaxy S10: mes premières impressions
Près d’une décennie après le lancement du premier Galaxy S, Samsung a dévoilé mercredi la dixième génération de son téléphone phare. C’est toutefois un autre appareil qui a volé la vedette, le Galaxy Fold, un téléphone pouvant être déplié pour se transformer en tablette de 7,3 pouces. Voici mes premières impressions de la nouvelle gamme.
Samsung Galaxy Fold: une nouvelle catégorie
Plus d’un an après avoir annoncé pour la première fois son intention de lancer un téléphone dépliable, Samsung livre la marchandise avec le Galaxy Fold, un appareil de 4,6 pouces pouvant être transformé en tablette de 7,3 pouces.
Le Galaxy Fold est un téléphone un peu épais, qui ressemble vaguement à une Nintendo 3DS. Contrairement à la console mobile de Nintendo, le téléphone de Samsung offre toutefois une finition haut de gamme et un écran relativement petit de 4,6 pouces sur sa surface extérieure.
C’est en ouvrant le Galaxy Fold que celui-ci se démarque réellement. L’appareil devient alors mince, et son grand écran est capable d’afficher une grande fenêtre ou encore plusieurs applications à la fois. Contrairement à d’autres téléphones du genre qui ont été lancés par le passé, l’écran central du Galaxy Fold est un écran unique, il n’y a donc pas de coupure au centre.
La transition lorsqu’on ouvre l’appareil se fait d’une façon fluide, du moins avec les applications qui ont été optimisées, comme Google Maps ou YouTube. La carte que vous regardez sur le petit écran de 4,6 pouces s’affichera ainsi automatiquement sur le grand écran de 7,3 pouces lorsqu’on l’ouvre, sans que vous n’ayez quelque chose à faire.
La question sera maintenant de savoir combien d’applications seront compatibles avec la fonctionnalité App Continuity et comment est-ce que la transition se fera avec les applications non compatibles (Samsung n’avait aucun appareil à faire essayer lors de sa conférence de presse).
Il faudra essayer l’appareil dans la vie de tous les jours, mais considérant la qualité du Galaxy Fold lorsqu’il est déplié et son format épais pour son petit écran lorsqu’il est replié, on peut imaginer que celui-ci sera surtout utilisé en mode tablette, sauf quand vient le temps de regarder une notification rapidement, par exemple.
Notons que les deux écrans offrent une résolution assez petite pour un appareil Samsung haut de gamme, soit HD+ pour l’écran Super AMOLED frontal et 1536 x 2152 pixels pour l’écran central.
De bonnes caractéristiques internes
À l’intérieur, le Samsung Galaxy Fold offre des caractéristiques semblables aux modèles supérieurs du Galaxy S10, soit un processeur Snapdragon 855, une grande capacité de 512 Go et 12 Go de mémoire vive.
Le Galaxy Fold intègre deux piles totalisant une capacité de 4380 mAh avec recharge sans fil rapide à 18W.
Le téléphone offre six caméras en tout, incluant un système de caméra triple (le même que sur le S10 ici aussi) avec un objectif principal F1.5, un objectif grand-angle et un objectif 2X. Les utilisateurs qui opteront pour le Galaxy Fold auront donc dans l’ensemble une expérience sans compromis, ce qui n,est pas toujours le cas dans l’industrie techno avec un appareil de première génération du genre.
C’est une bonne nouvelle, surtout considérant le prix de vente du Galaxy Fold de 1980$US (prix canadien à venir).
Samsung Galaxy S10, S10+ et S10E: tel qu’attendu
On ne peut pas dire que les Galaxy S10 et Galaxy S10+ soient de grandes surprises. Ceux qui suivent l’actualité technologique ont eu l’occasion de voir le téléphone sous toutes ses coutures au cours des derniers jours, alors que des fuites ont dévoilé nouveauté après nouveauté.
Tel que prévu, et fidèle à l’habitude de Samsung depuis ces dernières années, le téléphone est un amalgame de toutes les meilleures technologies offertes en ce moment.
Ses forces débutent par son grand écran Super AMOLED de 6,1 pouces (6,4 pouces pour le S10+) avec une résolution 3040 x 1440 QHD+. L’écran est clair et précis, avec des couleurs vives. Les cadres autour des écrans se font de plus en plus rares dans les téléphones intelligents, mais ceux des appareils de Samsung sont particulièrement petits. On a réellement l’impression de ne tenir qu’un écran entre les mains, et ce, plus qu’avec tout autre modèle sur le marché.
L’effet est aidé par le fait que la caméra de l’appareil n’est pas au haut de l’écran, ni cachée dans une encoche comme c’est de plus en plus souvent le cas, mais plutôt dans un trou dans le coin supérieur droit de l’appareil. Le résultat, que Samsung nomme Infinity O, est quand même réussi, et on peut s’attendre à ce que d’autres fabricants s’en inspirent et adoptent un design similaire par la suite.
Les autres caractéristiques physiques de l’appareil ressemblent quand même à celles des dernières générations, avec par exemple une résistance à l’eau IP68, un port audio 3,5mm (une rareté dans l’industrie) et un port USB-C.
Le lecteur d’empreintes digitales à l’arrière a toutefois été retiré (à mon grand plaisir, puisque ces lecteurs sont beaucoup plus pratiques à l’avant) et il a été remplacé par un lecteur sous l’écran. Samsung n’est pas la première à offrir un capteur du genre, puisque Huawei (avec le Mate 20) et OnePlus (avec le 6T) l’ont fait l’année dernière, mais la technologie utilisée est différente.
Le lecteur m’a semblé assez efficace, mais comme avec ceux de Huawei et OnePlus, il est plus lent qu’avec un lecteur d’empreintes normales. Dans la vie de tous les jours, cette lenteur fait en sorte que je n’utilise à peu près jamais les capteurs des Mate 20 et 6T. Reste à voir si celui de Samsung sera suffisamment plus rapide pour me convaincre de changer mes habitudes.
Trois caméras valent mieux que deux
Longtemps connus comme offrant les meilleurs appareils photo pour Android, les téléphones de Samsung ont perdu un peu de lustre au cours des deux dernières années, avec la montée de Google et de sa gamme Pixel.
Google ne vend qu’une fraction des appareils de Samsung, mais gageons que l’entreprise n’a pas apprécié se faire ravir ce titre dans la presse spécialisée.
Alors que Google se démarque par la qualité de son logiciel – qui prend d’excellents portraits et clichés de nuit avec un seul capteur – Samsung contre-attaque avec sa propre force, le matériel.
Comme on le voit de plus en plus dans les téléphones Android, le Samsung Galaxy S10 offre trois capteurs, soit un capteur principal de 12 mégapixels avec une grande ouverture F1.5, un capteur grand-angle de 16 mégapixels avec ouverture F2.2 et un capteur de 12 mégapixels avec un zoom 2X pour les portraits et une ouverture F2.4.
Il s’agit à mon avis de la meilleure combinaison d’objectifs sur le marché en ce moment. Le grand angle devrait permettre de réussir des clichés impossibles à prendre autrement et l’objectif principal s’annonce excellent, comme toujours.
L’angle rapproché du troisième capteur rappel pour sa part le capteur 2X de l’iPhone. Contrairement à l’appareil d’Apple, il n’est toutefois pas possible de s’en servir pour la fonctionnalité Life Focus (l’équivalent du mode portrait d’iOS). Dommage.
Mes premiers essais avec l’appareil se sont d’ailleurs avérés concluants, et ce, avec les trois capteurs.
Le grand angle déforme un peu l’image dans les extrémités, mais c’est normal, et je préfère cette déformation qu’un angle artificiellement réduit comme avec le LG G7, où les extrémités déformées sont coupées par le logiciel.
Détail intéressant: pour la première fois, le Samsung Galaxy S10 et le Samsung Galaxy S10+ offrent les mêmes caméras, ce qui est une excellente nouvelle. Les deux modèles diffèrent toutefois pour leur caméra frontale. Alors que le S10 est équipé d’une caméra de 10 mégapixels avec ouverture F1.9, le S10+ est doté en plus d’un second capteur F2.2 capable de mesurer la profondeur, ce qui devrait permettre d’obtenir un effet de flou artistique autour de ses égoportraits.
Caractéristiques internes à la hauteur des attentes
Pour les caractéristiques internes, l’appareil répond aux attentes, avec le nouveau processeur Snapdragon 855 de Qualcomm, une capacité à partir de 128 Go et de 6 à 12 (!) Go de mémoire vive, selon les configurations.
Comme c’est le cas depuis quelques années avec les appareils haut de gamme, vous risquez de perdre votre téléphone, de le briser, de vous sentir limités par sa pile ou de vouloir le troquer pour un modèle plus récent avant que ses performances ne soient plus suffisantes pour vos besoins.
Côté autonomie, les S10 et S10+ ne sont pas dotés des plus grandes piles, à 3100 mAh et 4100 mAh respectivement, mais ils sont compatibles avec la recharge rapide et avec la recharge sans fil. Pour la première fois pour Samsung, notons que la recharge fonctionne dans les deux directions. Vous pourrez donc utiliser votre S10 pour recharger l’iPhone d’un ami, ou encore pour recharger vos écouteurs sans fil, comme les Galaxy Buds, qui ont aussi été dévoilés mercredi.
Notons que Huawei offre également cette technologie avec son Mate 20, mais j’ai trouvé que la recharge était lente, et qu’elle faisait rapidement diminuer la charge du Mate, comme s’il y avait beaucoup de pertes avec le processus. Espérons que Samsung ait mieux réussi son coup.
Détail intéressant, tous les téléphones de la gamme seront compatibles avec le standard Wifi 6, une première dans l’industrie, qui devrait notamment améliorer la connectivité des appareils dans les endroits bondés. Il faudra toutefois attendre l’arrivée des routeurs Wifi 6 pour pouvoir en profiter.
Côté logiciel, Samsung est doté de sa version d’Android P avec sa nouvelle interface ONE UI, qui se veut une interface simplifiée, avec aussi quelques outils supplémentaires et quelques animations supplémentaires dans l’interface.
Reste à voir à quel rythme l’interface sera mise à jour. Les fabricants comme Samsung se sont améliorés au cours des dernières années quant à la rapidité de la durée de leurs mises à jour (surtout pour les mises à jour de sécurité), mais on est quand même loin de Google et, surtout, d’Apple.
Il est encore une fois difficile de prévoir comment la situation évoluera au cours de la vie de l’appareil.
Notons que Samsung a aussi dévoilé une version 5G de son Galaxy S10, avec un grand écran de 6.7 pouces. Les premiers réseaux 5G ne sont toutefois pas attendus avant 2021 ou 2022 au Canada, son intérêt est donc plus limité ici.
S10E: une version plus abordable
Samsung a aussi dévoilé mercredi le Galaxy S10E, une version plus abordable du S10, mais avec quelques compromis.
Côté design, celui-ci est ainsi plus petit, à 5,8 pouces, il n’offre pas d’écran recourbé sur les côtés et sa résolution est inférieure, à 2280 x 1080 pixels. Son design est toutefois quand même correct, avec un rebord plus grand que le S10, mais tout de même petit, et d’une construction qui semble d’une qualité inférieure entre les mains.
Il partage aussi ses principales caractéristiques internes, comme son processeur, sa capacité, sa mémoire vive et la recharge sans fil, mais il n’offre pas de lecteur d’empreintes digitales sous l’écran (celui-ci est plutôt sur le côté de l’appareil, à la manière des téléphones de Sony).
Différence importante, le S10E n’est doté que de deux caméras plutôt que trois (l’objectif grand-angle et le capteur principal). Il s’agit d’un compromis acceptable (rappelons d’ailleurs que l’iPhone XR est pour sa part doté d’un seul capteur).
L’appareil devrait d’ailleurs susciter plusieurs comparaisons avec l’iPhone XR. Il est vrai que la stratégie de mise en marché se ressemble, mais Samsung a quand même l’habitude de lancer plusieurs modèles par année. Bref, le S10E est surtout une nouvelle approche marketing pour l’entreprise.
Avec les téléphones Android de milieu de gamme qui s’améliorent constamment et les marques chinoises qui vendent des appareils haut de gamme à une fraction du prix, c’était la bonne stratégie à adopter.
Galaxy Buds: est-ce que cette fois sera la bonne?
Samsung n’a pas connu beaucoup de succès jusqu’ici avec ses écouteurs sans fil. Les Galaxy Gear IconX n’étaient pas mauvais, mais ils étaient un peu trop gros pour être confortables et leur surface tactile était beaucoup trop facile à accrocher.
Les écouteurs sans fil peu populaires s’accumulent du côté d’Android (Google ne vend pas beaucoup de Pixel Buds non plus), mais Apple vend pourtant ses AirPods à la tonne. Est-ce que les Galaxy Buds permettront cette année à Samsung de gouter à un peu de ce succès? C’est possible.
Cinq facteurs expliquent à mon avis la popularité des AirPods: leur petitesse qui offre un certain confort (pour ceux dont l’oreille est compatible avec le design), la petitesse de leur boitier qui les rend pratiques à transporter, leur simplicité d’utilisation, leur longue autonomie et leur qualité suffisante.
Samsung touche la cible dans la plupart de ses catégories avec ses Galaxy Buds. Leur boitier est un peu épais à mon goût, mais ils sont confortables dans l’oreille, leur son m’a semblé juste dans le bref essai que j’ai eu l’occasion de faire et leur autonomie annoncée est de 6 heures, plus 7 heures avec la pile intégrée au boitier est correcte. Tout comme avec l’iPhone, il suffit aussi d’ouvrir le boitier près de son Galaxy S10 pour que le téléphone reconnaisse les écouteurs d’un seul coup.
Technologiquement, les Galaxy Buds ont le potentiel de réussir. Reste maintenant à voir si le marketing sera suffisant pour convaincre les propriétaires de téléphones Android de les acheter.
Prix et disponibilité
La gamme Galaxy S10 sera lancée au Canada le 8 mars. Le S10E sera vendu 1020$ sans entente, le Galaxy S10 1260$ et le Galaxy S10+ 1420$.
Le Galaxy Fold devrait pour sa part être lancé le 26 avril aux États-Unis, pour 1980$. Les détails de son lancement canadien n’ont pas été confirmés.
Les Galaxy Buds seront pour leur part lancés le 8 mars, pour 199$ au Canada.