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Intelligence artificielle: manne de demain pour les PME?

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Pierre Boivin, président et chef de la direction Claridge inc., donne une allocution au Forum stratégique sur l'intelligence artificielle, organisé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. Photo: Josie Desmarais/Métro

L’Intelligence artificielle transforme déjà le paysage montréalais: le quartier du Mile-Ex, véritable terreau fertile dans ce domaine, rassemble désormais géants de l’informatique et centres de recherche sous le même toit. La prochaine étape sera d’en faire profiter les petites et moyennes entreprises (PME) d’ici. C’est dû moins ce que concluent les experts interrogés au lendemain de la troisième édition du Forum stratégique sur l’intelligence artificielle.

À la suite de l’événement, qui a attiré plus de 700 gestionnaires d’entreprises au Palais des congrès de Montréal le 24 février dernier, le président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain était sans équivoque: ce secteur des technologies est bel et bien là pour de bon dans la métropole et il est prêt à passer à la vitesse supérieure.

«Notre prochain objectif sera d’orienter les PME vers l’intelligence artificielle, de leur donner accès aux ressources nécessaires pour qu’elles en profitent», indique Michel Leblanc.

L’intelligence artificielle, qui inclut les processus d’apprentissage profond, est un outil surpuissant qui peut permettre d’exploiter des bases de données de tailles astronomiques. Le fonctionnement même des entreprises en sera bouleversé, croit-il.

La transformation par l’intelligence artificielle

Pour sa part, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) voit aussi d’un bon œil cette effervescence.

«On est rendu là. La transformation numérique de nos entreprises ne peut pas se faire sans l’intelligence artificielle», affirme Gopinath Jeyabalaratnam, analyste principal de politiques pour la FCEI.

Celui-ci est d’avis que les PME pourront améliorer leurs produits et services si on leur donne accès aux bases de données tenues par les gouvernements.

«Pour le commerce de détail, ça permettra de prédire ce que les clients voudront acheter. Pour les manufacturiers, c’est un moyen d’améliorer la robotique et de faire augmenter la productivité», explique-t-il.

Pierre Boivin, président et chef de la direction Claridge inc. et président de l’Institut québécois d’intelligence artificielle (Mila), est du même avis.

«Il nous faut désormais convaincre les gouvernements fédéral et provincial de créer des fiducies de données. Cela assurerait de débloquer d’importants avancements dans plusieurs domaines, incluant celui des sciences de la vie. En ayant accès aux données du système de santé, cela va permettre à nos chercheurs d’en bénéficier», souligne-t-il.

Ce dernier a vu dans les récentes années s’agglomérer autour des centres de recherches de grandes entreprises, mais aussi des cohortes de jeunes pousses, qui chaque année sont accueillies au sein du Mila afin de propulser leurs projets.

Retombées réelles

«Il est difficile encore d’évaluer les retombées de l’intelligence artificielle, mais on estime qu’internationalement, chaque année, on parle de centaines de milliards de dollars pour l’économie», souligne M. Boivin.

De façon plus locale, le Mila remettra cette année un diplôme de maîtrise professionnelle à plus de 200 personnes. «Ce sont des gens qui iront directement travailler en entreprise», insiste le directeur de l’Institut.

Dans les prochaines années, les gouvernements investiront 2,3 G$ dans ce secteur au Québec, signe que l’on croit à «l’impact massif» qu’aura l’intelligence artificielle sur l’économie de la province, selon M. Leblanc.

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