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L’évolution de la livraison

L’évolution de la livraison
Livraison par robot à Washington D.C. Photo: Alex Wong/Getty Images
Daniel Casillas - Metro World News

La crise du coronavirus a eu un impact négatif sur de nombreuses industries. Un secteur en a toutefois largement bénéficié: celui de la livraison de nourriture. Et la pandémie a aussi commencé à transformer cette industrie. Métro s’est penché sur ces changements.

La COVID-19 a affecté l’économie mondiale et de nombreuses industries ont connu des fermetures d’entreprises et des mises à pied à cause d’un flot de clients faible, voire inexistant.

Selon une étude du Département des affaires économiques et sociales de l’ONU, la pandémie de coronavirus pourrait causer une contraction de l’économie mondiale d’environ 0,9 % en 2020, plutôt que la croissance prévue de 2,5 %. L’étude souligne le fait que le confinement obligatoire et les limites imposées à la mobilité en Europe et aux États-Unis causent des ravages dans le secteur des services, surtout «le commerce au détail, l’hôtellerie, le loisir et le transport».

«Collectivement, ces industries représentent plus du quart des emplois perdus dans ces deux économies. Au fur et à mesure que les entreprises perdent des revenus, le chômage augmente de façon significative. Un choc de l’offre se transforme ainsi en choc de la demande encore plus grave», explique le rapport. L’Organisation internationale du travail (OIT) avertit que la pandémie pourrait supprimer jusqu’à 24,7 millions d’emplois à travers le monde.

Une industrie en bénéficie

Alors que la plupart des industries ont été affectées par la COVID-19, certaines, comme le commerce en ligne et la livraison de nourriture, ont rapporté une importante croissance.

Logistiek.nl a publié une prévision indiquant que le commerce en ligne devrait croître de 50 %, tout comme l’entreprise Digital Commerce, qui signale une augmentation de 52 % des ventes sur le web et même une augmentation de 8,8 % du nombre de clients sur internet depuis que la crise du coronavirus a commencé.

Parallèlement, un rapport d’Apptopia, agence spécialisée dans la commercialisation des applications numériques, souligne que les applications des épiceries et des services de livraison de repas préparés ont fracassé leurs propres records de téléchargements pendant plusieurs jours consécutifs depuis le début de la période de confinement.

«Alors que les secteurs de la mobilité et de la logistique sont durement touchés par la COVID-19, la crise pourrait fournir une occasion de tester les nouvelles technologies et accélérer leur déploiement.» Le Forum économique mondial

«En ce qui concerne la livraison de nourriture, ça dépend vraiment d’où tu te trouves dans le monde. Depuis la pandémie, on a constaté une croissance en Amérique du Nord et en Asie du Sud-Est», indique à Métro Adam Blacker, vice-président Idées et Alliances chez Apptopia.

Un changement durable

Cette augmentation des ventes en ligne et des applications de livraison pourrait devenir une occasion pour améliorer et accélérer l’évolution de l’industrie, qui pourrait même miser davantage sur l’automatisation et les services sans chauffeurs.

Une analyse du Forum économique mondial avance qu’avec l’augmentation soudaine de la demande de livraison en nourriture, en articles ménagers et même en fournitures médicales vers les domiciles de millions de personnes isolées à cause de la COVID-19, une occasion en or se pointe pour l’évolution de la technologie de livraison.

Cette hausse de la demande cause déjà une pression sur la chaîne d’approvisionnement et l’infrastructure de livraison de nombreux fournisseurs. Elle crée aussi un risque important pour les chauffeurs, qui sont davantage exposés au virus et susceptibles de répandre la maladie.

«Il y a une occasion pour les véhicules sans chauffeurs de répondre à la demande et réduire le risque de propager le virus», indique un document intitulé «Comment la COVID-19 pourrait ouvrir la voie pour les livraisons sans chauffeur».

Les livraisons sans chauffeurs et sans contacts ont été testées à Wuhan au plus fort de la crise du coronavirus, qui a commencé dans cette région de la Chine. Par exemple, la compagnie de commerce en ligne JD.com a effectué sa première livraison à Wuhan dans un véhicule autonome le 6 février. Meituan, une plateforme chinoise de commerce en ligne pour divers services a aussi commencé à utiliser des véhicules autonomes pour la livraison de fruits et de légumes frais dans le district Shunyi de Beijing. Pendant ce temps, Keenon Robotics utilise des robots de livraison pour distribuer de la nourriture dans les hôpitaux et les zones de quarantaine de plus de 40 villes.

Voilà trois exemples indiquant que la crise créée par le coronavirus pourrait amener l’industrie de la livraison à changer à tout jamais et évoluer vers des livraisons sans chauffeurs et sans contacts. Une telle croissance de ces livraisons n’était pas attendue avant 2024.


Quatre gadgets qui changent l’industrie de la livraison

  1. Starship
    C’est un robot terrestre à six roues qui peut naviguer dans les rues et sur les trottoirs de façon autonome. Il est conçu pour être sécuritaire et robuste. Il offre la livraison de colis sur demande pour les consommateurs et les entreprises.
  2. Amazon Prime Air
    Le projet-pilote du géant du commerce en ligne prévoit livrer des colis pesant jusqu’à 2,2 kilos en 30 minutes ou moins en utilisant de petits drones. Amazon a déjà effectué les premières livraisons en 2016, mais le procédé n’est pas utilisé de façon récurrente.
  3. Fourgonnette et robots
    Le constructeur de voitures allemand Continental a présenté, en 2018, un concept combinant une fourgonnette sans chauffeurs CUbE et un robot à l’allure canine. Les fourgonnettes transportent les robots à destination, et ceux-ci déposeront les colis devant la porte.
  4. Le robot de Domino’s
    La chaîne Domino’s a développé un prototype pour la livraison de pizza par véhicules autonomes : le DRU (Domino’s Robotic Unit). Le véhicule à quatre roues comprend des compartiments conçus pour que la nourriture reste au chaud et les boissons, au froid.

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