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Shaquem Griffin, amputé d’une main et phénomène du football américain

(FILES) In this file photo taken on April 25, 2018, Shaquem Griffin poses on the red carpet prior to the start of the 2018 NFL Draft at AT&T Stadium in Arlington, Texas. Griffin's odds-defying football journey is set to continue after the linebacker who lost one hand at the age of four was drafted April 28, 2018, by the Seattle Seahawks. The Seahawks chose Griffin in the fifth round (141st overall), making him the first one-handed player ever selected in National Football League entry draft. / AFP PHOTO / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Tim Warner Photo: AFP

Né avec une malformation congénitale et amputé de la main gauche à quatre ans, Shaquem Griffin est entré samedi dans l’histoire du football américain, le sport-roi aux Etats-Unis, en étant recruté par Seattle, une équipe de la prestigieuse Ligue nationale de football américain (NFL).

Ils sont chaque année des milliers à espérer entendre leur nom lors de la Draft, la bourse annuelle où les équipes NFL recrutent 256 joueurs dans les universités de tout le pays.

Parmi les aspirants au rêve NFL, figurait cette année Shaquem Griffin.

A 22 ans, celui qui évolue au poste de linebacker, le patron de la défense dans une équipe de football américain, est un phénomène.

D’abord par ses capacités physiques hors-normes qui ont impressionné les recruteurs de la NFL lors du «combine» en février dernier, ces journées où les potentielles recrues sont soumises à différents tests retransmis en direct à la télévision.

Griffin (1,83 m, 103 kg) a notamment battu le record en sprint pour un linebacker avec un chrono de 4 sec 38/100e sur 40 yards (36,6 mètres).

Mais ce sont surtout sa force mentale et sa détermination qui ont fait mouche.

Sans sa main gauche, Griffin ne fait aucun complexe et déplace des montagnes, à l’image de ses 20 répétitions à plus de 100 kilos au développé couché réussies lors du fameux «combine».

Ce n’est que le début

Son handicap ne l’a pas empêché de s’imposer comme l’un des meilleurs défenseurs du très relevé Championnat universitaire.

Et c’est Seattle qui l’a choisi au 5e des sept tours de la Draft en 141e position et qui en a donc fait le premier joueur amputé d’une main «drafté» en NFL.

«Ce n’est pas la fin de ma route, ce n’est que le début et je vais continuer à montrer à tous ceux qui ont douté de moi, et qui doutent de moi, qu’ils avaient tort», a-t-il aussitôt lancé.

Son parcours flirte avec le conte de fées revisité par Hollywood, puisqu’il va retrouver à Seattle son frère jumeau, Shaquill, recruté un an plus tôt par la même équipe.

«Shaquem est un jeune homme extraordinaire, il est explosif et talentueux. Il dû surmonter beaucoup de choses en croyant simplement en lui et grâce à la confiance que son frère a en lui. C’est une belle histoire», admet Pete Carroll, le très respecté entraîneur en chef des Seattle Seahawks.

C’est peu dire que les jumeaux Griffin sont inséparables.

Lorsque Shaquill a été approché au sortir du lycée par les meilleures universités du pays pour rejoindre leur équipe, il leur a posé une condition: que son frère soit à ses côtés sur les bancs et les terrains de l’université.

Couteau dans la main

Il était, bien sûr, à son côté quand il est monté sur scène, selon le cérémonial de la Draft, pour recevoir le maillot et la casquette de sa nouvelle équipe.

«Je n’avais pas pleuré lorsque j’avais été drafté, je suis tellement heureux pour lui et pour nous», a expliqué Shaquill.

Leur mère, Tangie Griffin, ne cachait pas non plus sa fierté et son émotion: «On a vécu tellement de hauts et de bas, c’est fou ce qu’on a dû affronter», a rappelé celle qui a retrouvé un jour Shaquem, âgé alors de quatre ans, avec un imposant couteau pour tenter de couper cette main malformée qui le faisait souffrir.

Le soir même, elle prenait la décision avec son mari de faire amputer leur fils.

Dix-huit ans plus tard, Shaquem a fait un premier pas important vers une carrière en NFL, mais même s’il a été drafté, un véritable parcours du combattant l’attend dans les mois à venir pour qu’il fasse (encore) ses preuves et joue un jour en NFL.

Une chose est sûre: il ne veut pas être un alibi ou une belle histoire.

«Je veux juste être un gars qui joue au football américain, qui y joue bien même», a-t-il prévenu.

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