Éviter de trop tirer sur l’élastique
En 2018, l’Impact a raté les séries éliminatoires par quatre petits points. Une victoire et un match nul de plus à sa fiche auraient suffi à le faire entrer dans la grande danse automnale.
Une poignée de buts supplémentaires auraient assurément permis d’atteindre cet objectif, alors que les trois attaquants montréalais avaient cumulé un famélique total de six buts au terme de la saison.
Le Bleu-blanc-noir avait pourtant bien failli aller chercher un élément qui aurait donné ces quelques buts, et possiblement un peu plus, à une équipe qui, malgré un début de saison désastreux, avait drôlement redressé la barge en deuxième moitié de calendrier.
On se souviendra que l’attaquant français Jimmy Briand, celui dont les bagages étaient prêts et que le vestiaire de l’Impact attendait impatiemment, ne s’est jamais pointé à Pierre-Elliott-Trudeau, après que quelques formalités eurent fait achopper l’entente de manière aussi bête que brusque.
La suite est aussi regrettable que connue…
Cette saison, l’équipe de Rémi Garde a su maintenir une position plus que respectable dans le tableau de l’Est, malgré une première moitié de saison extrêmement compliquée, marquée par les déplacements nombreux et difficiles, les blessures et les départs internationaux.
Mais l’usure physique et mentale du XI montréalais commence à paraître drôlement et il devient de plus en plus évident que l’action, ou l’inaction, du club durant la fenêtre des transferts qui vient de s’ouvrir risque bien de donner le ton à la deuxième moitié de campagne, pour le meilleur ou pour le pire. Encore…
… et surtout si on tient compte du fait que l’Impact évoluera sur deux tableaux, avec le début du Championnat canadien cette semaine, où rien de moins qu’une présence en finale serait considéré comme un échec par une base de supporters frustrés et las des demi-mesures.
Rémi Garde assure ne pas vouloir passer de messages à la direction par l’entremise des médias, mais reconnaît que le moment serait bien choisi pour ajouter un peu de qualité à son groupe.
«Nous sommes tous conscients que parfois il faut faire des mouvements, qu’il faut profiter de ces périodes-là pour tirer les analyses qui sont évidentes, expliquait le pilote français, hier. Il y en a quelques-unes qui peuvent déjà être évidentes sur les six premiers mois qu’on a faits […].
«Le message clair est que la technique et la direction du club travaillent fort pour essayer de faire du mieux possible pour bonifier et valider la première partie de saison» – Rémi Garde, entraîneur-chef de l’Impact
Samuel Piette a quant à lui été beaucoup plus candide sur l’effet que pourraient avoir des renforts estivaux sur ce groupe éprouvé.
«C’est sûr que du renfort nous ferait beaucoup de bien. Je pense qu’on a bien fait en première moitié de saison et si du renfort arrive, ça nous démontrerait que le club est derrière nous, qu’il nous donne encore plus d’outils pour pousser, au lieu de se contenter de ce qui a été fait en première moitié, car à travers la ligue, normalement, ce n’est pas ça qui va arriver. C’est une longue saison, on a vécu beaucoup d’adversité en début de saison et qu’on le veuille ou non ça nous rattrape.»
Samedi dernier, l’Impact a perdu un deuxième match consécutif pour la première fois depuis mai 2018. Sans trop en lire, on peut tout de même affirmer que le vernis de cette belle première moitié commence à craquer drôlement, et que de s’asseoir là-dessus et de continuer de tirer l’élastique serait une (autre) erreur monumentale de la direction montréalaise.
Avec la visite du président du Bologne FC Claudio Fenucci et de son directeur sportif Riccardo Bigon, cet arrimage bonifié entre les deux clubs de Joey Saputo pourrait être une piste de solution immédiate. Selon plusieurs médias italiens, un entretien téléphonique serait prévu aujourd’hui entre les deux hommes avec Marco Di Vaio et Walter Sabatini, les deux autres bonzes sportifs bolognais.
En espérant que le point «Impact de Montréal» ne sera pas trop bas dans leur ordre du jour.