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À 16 ans, cette Montréalaise est (déjà) une championne nationale

Photo: Hugo Metreau

Aurélie Tran, 16 ans, n’est pas seulement l’avenir du Canada en gymnastique; elle en est déjà le présent. En février dernier, la Montréalaise a remporté le titre national en gymnastique artistique. Participer aux prochains Jeux olympiques est l’objectif de cette future grande championne.

Sur les tapis du complexe sportif Claude-Robillard, dans l’arrondissement d’Ahunstic-Cartierville, Aurélie Tran répète ses chorégraphies chaque après-midi. «Aujourd’hui, je travaille la poutre. J’aime bien, même si je préfère les barres parallèles», lance la gymnaste. Sur les conseils de son entraîneuse Francine Bouffard, elle perfectionne sa chorégraphie de 30 secondes, où chaque erreur est lourdement pénalisée.

Le retour à l’entraînement de la gymnaste est encore récent. La jeune fille s’était déchiré le tendon d’Achille il y a un an. Elite Canada, un des deux concours nationaux, lui permettait de faire son grand retour à la compétition, en février dernier. Deux jours d’épreuves et une première place remportée haut la main. «Je ne m’attendais pas du tout à une médaille», avoue celle qui a retrouvé toute l’assurance qu’elle avait perdu par manque d’habitude.

Un passage chez les séniors à 14 ans

Tout est toujours allé très vite pour la Montréalaise. Des débuts en gymnastique à 5 ans, de premières compétitions nationales junior à 10 ans. En 2021, elle est nommée porte-drapeau du Canada aux Jeux panaméricains junior. La plus grande émotion de sa jeune carrière. «C’était vraiment le fun», sourit Aurélie, avant d’ajouter innocemment: «Je n’étais pas stressée, c’est juste marcher!» Elle repartira de ces Jeux avec la médaille de bronze.

Aurélie Tran et sa médaille de bronze aux Jeux panaméricains de Cali en Colombie

À la rentrée 2021-2022, elle monte de catégorie et passe chez les seniors. La gymnaste n’a alors que 14 ans. Bien que ce soit une discipline où l’âge moyen est entre 18 et 20 ans, Aurélie Tran doit désormais se mesurer à des adversaires toutes plus âgées. Sa blessure au tendon d’Achille arrêtera brusquement son ascension.

Rétablie depuis et avec son récent titre national, la gymnaste pense aux prochaines échéances. Son rêve? «Les Jeux olympiques», répond-elle du tac au tac. Les prochains seront en 2024 à Paris. Le Canada a déjà validé son billet pour l’épreuve par équipe. Les gymnastes doivent maintenant se qualifier en individuel.

Une mission à la portée de la jeune Aurélie, selon son entraîneuse. «Elle a ses chances comme les autres, mais les siennes sont peut-être meilleures que certaines.» Mais pour l’adolescente, il n’est pas question d’exprimer cet objectif: «Pour le moment, je veux juste prendre de l’expérience.»

Une gymnaste humble et exigeante

La jeune gymnaste du club Gymnix d’Ahunstic-Cartierville est humble et discrète. Elle travaille depuis plusieurs semaines avec un préparateur mental, notamment pour arriver à verbaliser ses envies. «Il n’y a pas de mal à exprimer ses ambitions, car de toute façon les attentes, elle les a», certifie Francine Bouffard.

Ses proches la définissent comme une personne très exigeante avec elle-même. Lorsque son entraîneuse donne des conseils à ses partenaires d’entraînement, Aurélie vient lui dire à la fin de son exercice les erreurs qu’elle n’a pas pu voir.

Aurélie Tran travaille la poutre sous les yeux de sa coach

Malgré son rêve de Jeux olympiques, la jeune Montréalaise garde les pieds sur terre. Cette année en sport-études à l’école secondaire Antoine de Saint-Exupéry à Saint-Léonard, Aurélie veut rentrer en cégep à la rentrée prochaine. Ni elle ni son entourage ne veulent une année sans étude malgré les J.O. en approche. La jeune fille est lucide. Elle sait que les carrières des gymnastes sont très courtes. «Je sais qu’il y aura autre chose après la gym. J’aimerais travailler dans le sport, peut-être dans la médecine sportive.»

Lors d’un camp de sélection de l’équipe nationale sénior la semaine dernière, Aurélie Tran a fini première, très loin devant ses concurrentes. Une prestation qui lui permet d’obtenir son billet pour l’Allemagne. Elle y disputera avec la sélection canadienne une compétition internationale. Avant, peut-être, de revenir en Europe en juillet 2024…

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