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Une ligne de signalement pour contrer le dopage

Terry Pedwell - La Presse Canadienne

OTTAWA – À trois mois des Jeux de Sotchi, les principaux responsables des athlètes de l’élite au Canada mettent tout en oeuvre pour éviter l’embarras national d’un scandale de dopage après un podium olympique.

Dans un effort visant à épingler les tricheurs, le Centre canadien pour l’éthique dans le sport (CCES) a lancé mardi une ligne téléphonique anonyme de signalement pour le dopage, qui permettrait aux athlètes et autres personnes dans le sport de signaler des allégations de dopage.

Cette annonce s’inscrit dans la foulée des révélations la semaine dernière du cycliste canadien Ryder Hesjedal, qui a admis s’être dopé il y a plus d’une décennie.

Les Canadiens veulent avoir l’assurance que tous les efforts sont déployés pour prévenir un spectacle embarrassant à Sotchi, a précisé le président-directeur général du CCES, Paul Melia, au cours d’une conférence de presse à Ottawa.

M. Melia a évoqué l’amer souvenir du moment où le sprinter Ben Johnson a été dépouillé de sa médaille d’or olympique après avoir été disqualifié pour dopage aux Jeux d’été de 1988, à Séoul.

«Personne ne veut voir un athlète canadien recevoir une médaille le vendredi et se la faire retirer le lendemain, a-t-il mentionné. «Nous avons vécu cette situation une fois. Nous ne voulons pas la revivre.»

Pour soutenir cette initiative, le gouvernement fédéral et les comités olympique et paralympique canadiens ont offert une contribution de 1 million $ pour lutter contre les drogues illégales visant à améliorer les performances.

L’argent servira à contrôler les athlètes olympiques et paralympiques durant les quatre mois précédant les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de Sotchi. Il permettra également de renforcer les capacités d’enquête du programme antidopage canadien, a déclaré le ministre d’État aux sports, Bal Gosal.

Cette annonce survient également avant la tenue de la Conférence mondiale sur le dopage dans le sport, qui se tiendra la semaine prochaine en Afrique du Sud, où un nouveau code mondial antidopage doit être adopté par les organisations sportives et les gouvernements à travers le monde.

La «Ligne anonyme de signalement de dopage» (1-800-710-CCES) a été mise en place pour encourager toute personne témoin de cas de dopage dans le sport amateur de le signaler.

C’est seulement un pas de plus vers une plus grande honnêteté dans le sport, a déclaré le président du Comité olympique canadien, Marcel Aubut, qui a reconnu que son organisme avait peu fait jusqu’à maintenant pour régler le problème.

«L’équité, le jeu propre et l’intégrité doivent devenir des préalables en compétition internationale, a précisé M. Aubut. Concourir contre les meilleurs au monde de façon équitable est l’essence même du sport.»

C’est la première fois que le Centre canadien pour l’éthique dans le sport et le Comité olympique canadien collaborent officiellement pour s’attaquer au problème.

Marcel Aubut a précisé qu’il a pris conscience du problème quand il a vu la couverture médiatique à ce sujet en attendant son vol de retour après un voyage à Sotchi en prévision des Jeux. C’est à ce moment qu’il en est venu à la conclusion que le Canada est vulnérable à un scandale de dopage.

«J’ai lu ça et j’ai été sous le choc», a-t-il dit.

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