Résoudre l’énigme Lundqvist
Le Canadien doit s’en faire davantage à propos du gardien des Rangers que du sien.
Même si le Tricolore trouve une façon d’injecter l’ADN de Patrick Roy, de Ken Dryden, de Jacques Plante, de Bill Durnan, de George Hainsworth et de Georges Vézina dans le remplaçant de Carey Price pour le reste de la série, cela ne changera pas grand-chose si Henrik Lundqvist continue de dominer, et si les meilleurs joueurs des Rangers continuent de mieux faire que les meilleurs Montréalais.
L’entraîneur Michel Therrien avait raison quand il a dit que Lundqvist était responsable de la défaite des siens dans le match numéro deux de la finale de l’Est. Après tout, le Canadien a dicté le rythme de cette rencontre.
Les arrêts de Lundqvist ne devraient toutefois pas être la chose qui inquiète le plus, mais plutôt les tirs que le portier new-yorkais force le Canadien à faire. L’équipe a raté la cible 22 fois lundi soir, ce qui laisse croire à votre fidèle serviteur que Lundqvist intimide les hommes de Michel Therrien. Ces derniers pensent qu’ils doivent réussir un lancer parfait s’ils veulent le battre.
Il s’agit là d’un problème de gardien de but beaucoup plus important que celui causé par la blessure de Price. Le partant surprise Dustin Tokarski a été bon, mais pas excellent, dans le match numéro deux de la série. L’opinion générale semble être qu’il a mérité son départ dans la partie numéro trois, le match le plus important de l’année pour le Canadien, disputé ce soir au Madison Square Garden.
Tokarski n’est pas le problème. Mais fait-il partie de la solution? A-t-il fait quoi que ce soit lundi nous laissant croire qu’il allait saisir cette occasion et offrir au Canadien le genre de performance héroïque dont il a besoin s’il veut se battre pour l’obtention de la Coupe Stanley?
La réponse, à notre avis, est un solide non. À part le but de Rick Nash, que Tokarski a laissé passer en lisant mal le jeu, le travail devant le filet n’a pas été un problème. Mais encore, Tokarski a été bon quand le Canadien avait besoin qu’il soit excellent. Était-il juste de la mettre dans cette position? Ça n’a pas d’importance.
C’est pourquoi je trouve cela intéressant que tant de gens croient que c’est impensable de se tourner vers Peter Budaj. Aucun joueur dans le vestiaire n’est plus apprécié que l’affable Budaj, considéré par Price comme le meilleur adjoint avec qui il a partagé le filet durant sa carrière. Il n’y a aucun doute que les joueurs se rallieraient autour de lui.
De plus, une des habiletés sous-estimées de Budaj est sa capacité à manier la rondelle. Cela aiderait un groupe de défenseur qui a soudainement de la difficulté à prendre le contrôle du disque.
Peut-être que Budaj n’aurait pas été à la hauteur, mais si le Canadien pense l’avoir perdu parce qu’il ne l’a pas utilisé dans le match numéro deux, l’équipe a de plus gros problèmes que de tirer de l’arrière 2-0 en finale de l’Est. Budaj n’aurait peut-être pas été la réponse non plus, mais ça aurait valu le coup d’essayer.