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Les dangers des vidéos truquées

Obama Deepfake
Barack Obama, Mark Zuckerberg et Nicholas Cage figurent parmi les célébrités qui ont été victime des vidéos truquées. Photo: Ethan Miller/Getty Images
Daniel Casillas - Métro World News

Les vidéos truquées mettant en vedette des célébrités gagnent en popularité et sont de plus en plus abordables. La situation crée un véritable fléau sur les réseaux sociaux. Métro a enquêté.

Nous savions déjà que les vidéos truquées (Deepfake videos), dont la technique consiste à faire appel à l’intelligence artificielle afin de recréer de fausses vidéos avec des personnes connues de manière réaliste, existaient. Leur présence est devenue très importante, mais aussi problématique depuis qu’elles usurpent l’identité de personnalités connues. La situation fait revivre le débat qui entoure les mesures à prendre contre ces vidéos.

Une récente publication Instagram dans laquelle figurait Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook, est venue tester les règles du réseau social en ce qui a trait aux vidéos truquées. De prime abord, le réseau social refusait d’éliminer la création, faite par les artistes britanniques Bill Posters et Daniel Howe en collaboration avec l’agence de publicité israélienne Canny Al, de sa plateforme parce qu’elle considérait ne pas avoir «de politique qui exigent que les publications soient véridiques».

Mark Zuckerberg a par la suite reconnu que son entreprise pourrait être plus «sensible» vis-à-vis de ce genre de situation et qu’elle devrait se pencher sur l’adoption de politiques visant implicitement ce genre de publication.

Des spécialistes stipulent que la régulation des vidéos truquées sur les réseaux sociaux ne sera pas une tâche facile puisque ce ne sont pas toutes les vidéos qui sont malignes, mais qu’en fait certaines sont utilisées à des fins éducatives. La suppression de ces vidéos pourrait être considérée comme de la censure.

«Les vidéos ne sont pas toutes problématiques, indique John Villasenor, professeur multidisciplinaire de l’Université de la Californie à Los Angeles. Elles peuvent être utilisées à des fins éducatives et dans des contextes culturels. La vraie question pour les entreprises de réseaux sociaux est de savoir ce que devraient être les politiques entourant les vidéos malignes.»

L’exemple de Zuckerberg a été créé dans le cadre d’une exposition au Sheffield Film Festival, raconte Omer Ben-Ami, cofondateur de Canny Al, qui explique que les motivations derrière ce projet visaient à sensibiliser envers ces technologies dans un environnement sécuritaire.

Malgré la présence de vidéos truquées malignes et d’autres genres qui ont pour but de divertir, la vérité est que ce type de contenu se trouve assez fréquemment sur les réseaux sociaux et même sur des sites pornographiques, qui permettent de créer des fausses bandes de sexe avec des célébrités.

La croissance de ces vidéos a été exponentielle en dépit du fait qu’elles n’existent que depuis deux ans. Les origines de ces créations remontent à l’été 2017, alors que des chercheurs de l’Université du Washington ont recréé Barack Obama, ancien président des États-Unis. Ils ont même été en mesure de le faire parler.

Les experts reconnaissent qu’il est de plus en plus facile de créer des vidéos truquées, même à partir de chez soi avec un ordinateur de base. «Les algorithmes pour faire ce genre de choses ne font que s’améliorer faisant en sorte qu’on a besoin de moins de ressources informatiques pour produire quelque chose de convaincant», explique Karen Haro, journaliste tech au MIT Technology Review.

«Aujourd’hui, n’importe qui possédant un ordinateur et un accès internet peut créer et diffuser une vidéo truquée», ajoute M. Villasenor

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