Reproduction des papillons: que le meilleur gagne!

Dans le monde animal, les femelles sont généralement plus sélecti­ves que les mâles. Tout est une question d’allocation d’énergie! Pour les papil­lons, les mâles optent pour la stratégie du «plus grand nombre à petit coût» et produisent une quantité astronomique de spermatozoïdes.

De leur côté, les femelles concentrent leur énergie dans un nombre limité d’ovules, ou œufs. Les mâles augmentent donc leurs chances de paternité en fécondant plusieurs femelles, tandis que ces dernières choisissent minutieusement le mâle à qui elles confient la fertilisation de leurs précieux œufs.

Si les femelles ont habituellement le dernier mot en acceptant ou refusant les avances d’un mâle, certains mâles ont développé des stratégies fascinantes pour déjouer la compétition et s’assurer de féconder les œufs pondus par la femelle…

Arriver le premier
Plusieurs mâles Heliconius se pressent autour d’une chrysalide. Ils attendent l’émergence du papillon femelle. Dès que l’enveloppe se fend, un mâle se précipite et joint son abdomen à celui de la femelle avant même qu’elle n’ait le temps de déployer ses ailes!

Écarter les rivaux
Pour le morpho bleu, tout est une question de limites : celles du sentier qu’il patrouille. Lorsqu’un autre papillon bleu se pointe le bout des ailes, il vole à sa rencontre pour voir s’il s’agit d’une partenaire potentielle ou d’un rival. La première est courtisée, alors que le second est pourchassé hors de l’arène de séduction.

Saisir l’occasion au vol
Le monarque est connu pour sa migration vers le Mexique, mais un peu moins pour sa façon d’aborder le sexe opposé. Sans prendre de détours, le mâle surprend une femelle en vol et la plaque au sol, ne lui laissant d’autre choix que de s’accoupler avec lui…

Laisser sa trace A
Après l’accouplement, certains papillons mâles lais­­sent sur le corps de la femelle des odeurs répulsives pour les autres mâles, une sorte «d’anti-aphrodisiaque» dont l’effet dure plus d’une semaine.

Bloquer l’accès
Au cours de l’accouplement des Parnassius, le dernier fluide transféré par le mâle se solidifie et forme un bouchon à l’entrée du tube copulatoire de la femelle. D’une pierre deux coups : le bouchon empêche les spermatozoïdes de ressor­tir et fait obstacle à d’autres accouplements de la femelle.

À la suite de l’accouplement, le mâle part de nouveau «courir les jupons», alors que la femelle termine la maturation de ses œufs avant de les pondre. Chacun à leur manière, ils concourent à la survie de l’espèce. Puisque nous partageons la nature avec eux, assurons-nous de laisser libre cours à leur séduction en protégeant les milieux où ils se courtisent!

Par les plantes
Un papillon femelle pond ses œufs sur une plante dont les feuilles serviront de nourriture à ses chenilles. Vous pouvez contribuer au succès de la reproduction des papillons en incorporant des plantes indigènes ou potagères à votre jardin ou à vos boîtes à fleurs. Vous aurez peut-être la chance d’être témoin du fruit de la séduction des papillons cet été!
   

• Le monarque pond sur les asclépiades.
• Le papillon du céleri préfère les plantes du groupe de la carotte, de l’aneth et du persil.
• La saturnie cécropia peut pondre sur l’érable ou le bouleau.