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Cours de botanique express

F. Coursol / Jardin botanique de Montréal

Lorsqu’il est question de plante indigène, introduite, naturalisée, exotique ou envahissante, une certaine confusion règne.  En quoi ces termes peuvent-ils nous aider à faire de bons choix horticoles? Voici un petit cours 101 de botanique.

Plante indigène, introduite ou exotique ?
Une plante est considérée comme indigène lorsqu’elle pousse naturellement dans une région donnée, tandis qu’elle est dite introduite lorsqu’elle est ajoutée sur un site de manière volontaire ou accidentelle. Pour illustrer ces propos, prenons l’exemple de l’érable à sucre (Acer saccharum), qui est un arbre indigène au Québec, car il est présent depuis toujours sur le territoire. L’érable de Norvège (Acer platanoides) est quant à lui un arbre qui vient d’Europe ayant été introduit pour ses caractéristiques ornementales. Cet arbre n’existait donc pas en milieu naturel au Québec avant qu’on le répande sur le mont Royal.

L’érable à Giguère est un arbre indigène au Canada, dont l’aire naturelle de croissance, qui se trouve dans les Prairies, s’est agrandie avec l’arrivée des premiers coureurs des bois. Ces derniers l’ont apporté au Québec, et, depuis, l’érable à Giguère est considéré comme un arbre introduit dans la Belle Province. Ainsi, il peut y avoir des introductions entre différentes provinces, mais aussi entre pays et continents.

Plante exotique: naturalisée ou envahissante ?
Lorsqu’une plante exotique réussit à se reproduire naturellement dans son nouvel environnement, on parle alors d’espèce naturalisée. À titre d’exemple, la marguerite (Leucanthemum vulgare) et le pissenlit (Taraxacum offici­nale) sont naturalisés au Québec puisqu’ils se reproduisent abondamment. Le lilas (Syringa vulgaris) ou l’hémérocalle (Hemerocallis fulva) ne le sont toutefois pas, car, ils ne produisent pas de semences.

Ainsi, si vous croisez un lilas au milieu d’une forêt, vous aurez toutes les raisons de croire qu’il s’agit d’un lieu anciennement habité et trouverez peut-être encore les fondations de la maison. Le lilas persiste plusieurs années après le passage de l’homme, mais ne peut pas se répandre à une grande échelle. Il reste donc confiné à l’endroit où il a été planté. Dans le cas de l’hémérocalle, les rhizomes de la plante se propagent lentement, mais la plante a besoin de l’intervention humaine pour se multiplier et, surtout, se déplacer.

Une plante qui se répand et modifie la composition, la structure et le fonctionnement des écosystèmes naturels dans lesquels elle se propage est qualifiée d’espèce exotique envahissante. En ce moment, le mont Royal comprend un nombre important d’érables de Norvège qui remplacent graduellement l’érable à sucre sur la montagne. C’est pour cette raison que l’érable de Norvège est considéré comme une espèce exotique envahissante. Plusieurs des plantes qui appartiennent à cette catégorie sont connues depuis plusieurs années, et pour n’en nommer que quelques-unes, mentionnons la salicaire pourpre (Lythrum salicaria), la renouée du Japon (Fallopia japonica), l’anthrisque des bois (Anthriscus sylvestris) et, dernièrement, la berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum).

Plante à éradiquer
Une trentaine de jeunes travaillent à éradiquer le nerprun catharti­que (Rhamnus cathartica), une plante exotique envahissante. Ils œuvrent dans trois sec-teurs : l’écoterritoire des sommets et flancs du mont Royal, ainsi que les parc nature de l’Île-de-la-Visitation et du Bois-de-Liesse.  C’est que depuis trois ans, la Ville de Montréal, en collaboration avec la Fondation Hydro-Québec pour l’environnement, a lancé la phase II du Projet de restauration et de valorisation de la biodiversité en milieu urbain. Le nerprun cathartique tolère une grande diversité de conditions d’humidité et d’ensoleillement, et son feuillage dense empêche la croissance des plantes indigènes et la régénération des arbres. Il produit aussi des substances qui inhibent la croissance d’autres plantes.

www.museumsnature.ca

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