La santé des réfugiés à Montréal préoccupe
Le Centre social d’aide aux immigrants est préoccupé par le manque de soutien offert aux réfugiés que le gouvernement parraine en ce qui a trait aux soins de santé à Montréal.
Selon Lida Aghasi, directrice de cet organisme responsable de l’accueil des réfugiés syriens parrainés par l’État, plusieurs familles qui s’établissent à Montréal sont aux prises avec des problèmes de santé importants.
«Un des critères établis par le gouvernement pour être pris en charge par l’État est d’être vulnérable. Une partie de cette vulnérabilité dépend de la santé», a expliqué Mme Aghasi. Elle dit que son organisme a accueilli des parents d’enfants handicapés, des personnes ayant des cancers en stade avancé, d’autres ayant d’importants problèmes de santé mentale ou des maladies chroniques.
Or, ces nouveaux arrivants qui ne parlent pas français ont de la difficulté à se repérer dans la complexité du réseau québécois de la santé. Certains manquent donc des rendez-vous, négligent de se rendre aux bons endroits ou rencontrent des médecins sans interprète, ce qui les empêche d’entamer réellement leur intégration dans la société québécoise.
Mme Aghasi suggère que le gouvernement finance un agent de liaison au sein de son organisme, qui pourrait assurer un suivi avec les nouveaux arrivants et les accompagner à leurs rendez-vous. «Pour l’instant, on fait ce qu’on peut pour les aider, mais ce n’est pas dans notre mandat», a-t-elle souligné.
Appelée à réagir à ces préoccupations, la ministre québécoise de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, Kathleen Weil, a indiqué qu’une consultation de deux jours avec divers partenaires, entamée lundi, permettrait de discuter de ces enjeux. «C’est ce genre de constat que je vais aller chercher, pour voir ce qu’on peut améliorer. Tous les ministères impliqués vont être là», a-t-elle affirmé.
Contactés jeudi dernier, les responsables du Programme régional d’accueil et d’intégration des demandeurs d’asile (PRAIDA), qui a pour mandat d’évaluer la condition physique et psychosociale des réfugiés syriens à leur arrivée, n’ont pas été en mesure d’accorder une entrevue à Métro. «La clinique travaille en étroite collaboration avec les partenaires communautaires afin de s’assurer que les besoins des réfugiés syriens sont pris en compte adéquatement», a commenté par courriel la responsable des relations médias, Emmanuelle Paciullo.
En date du 1er août, le gouvernement du Québec calcule que 6158 réfugiés syriens se sont installés dans la province, parmi lesquels environ 1000 sont parrainés par l’État, alors que la majorité est parrainée par des familles et des groupes privés. Selon le CSAI, une centaine de réfugiés pris en charge par l’État se sont établis à Montréal.