Superbe Colombie!
La Colombie est superbe! Lorsque j’ai annoncé à mon entourage que je m’envolais pour la Colombie, ils m’ont tous fait promettre d’être prudente, de faire attention à moi… S’ils savaient!
Je suis allée à Medellin, ville trop souvent – dans la plupart des films, des livres et des documentaires – présentée comme une ville dure, où drogue et violence font partie du quotidien. Pourtant, croyez-moi, rien n’est moins vrai (du moins, plus aujourd’hui).
Medellin tient sa réputation des sombres et tristes années 80 et 90, alors que Pablo Escobar semait la terreur à travers tout le pays.
De mon côté, c’est la nouvelle Colombie que j’ai découvert il y a quelques mois, en toute sécurité.
Je me suis rendue au cœur d’une vallée magnifique où la température idéale rivalisait avec la beauté des paysages, entourée de jeunes enfants polis et doux comme j’en avais rarement rencontrés au cours de mes voyages. Medellin, la ville la plus éduquée de Colombie; une ville où l’on a remplacé – à grands coups de nouvelles infrastructures, d’enseignement et de culture – la peur et le doute par l’espoir, l’unité et la fierté d’être Colombiens.
C’est donc un Medellin sécuritaire que j’ai parcouru en partie à pied, sans regarder par-dessus mon épaule, comme je l’ai souvent fait dans d’autres pays d’Amérique latine.
La ville est divisée en six catégories de gens et de quartiers : les habitants des quartiers les plus riches arborent le numéro 6 et ceux des quartiers plus pauvres le 1, ou même le 0 dans le cas des favelas de Medellin. Je suis passée sans problème d’un numéro à un autre, sans appréhension et avec cette même hâte de découvrir une nouvelle parcelle de Colombie où l’on me saluait à chaque coin de rue comme si j’étais une vieille amie.
El Pobaldo (l’ancien nom donné à la ville de Medellin), bien connu pour sa richesse en vêtements, sa mode et ses textiles, encore divisé entre le riche sud et le nord beaucoup plus pauvre, vaut la peine d’être vue. Pas de plage ni de soleil ardent dans ce lieu que l’on surnomme «la ville du printemps éternel». Ici, la température est parfaite et les alentours impeccables de propreté.
À Medellin, c’est un téléphérique qui a redonné vie au nord. Il faut emprunter ce métro-câble pour véritablement comprendre comment il a contribué à reconstruire la ville, en permettant aux plus pauvres d’avoir accès à moindres coûts, ou même gratuitement, à certains moyens de transport, à la culture, à la considération et à l’espoir!
J’ai parcouru le superbe parc national Arvi et le marché au cœur de la Plaza Botero, découvrant ainsi une toute autre Colombie que celle décrite dans les livres ou présentée dans les journaux télévisés. En fait, cette Colombie:
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Puis, je me suis rendue à Bogota, bordée à l’est par la cordillère des Andes, majestueuse.
Tout autour de la ville, des mines d’or, d’émeraudes, d’argent. Bogotá, capitale de la Colombie, avec ses 8 millions d’habitants impressionne.
Immense et constamment en mouvement, Bogotá ne possède ni métro, ni train. On s’y déplace en autobus, ce qui est tout de même étrange pour une si grande ville.
J’ai pris le téléphérique pour me rendre jusqu’au sommet du Monserrate, lieu de pèlerinage sublime d’où l’on peut admirer l’étendue de la ville, à 3200 mètres de haut. J’y ai gravi, le souffle court et la tête un peu embrouillée dû à l’altitude, les marches de l’église de Monserrate sous une pluie plutôt froide, ce qui ne m’a pas empêché de profiter de la vue, spectaculaire.
Dans cette ville cosmopolite où la culture et l’éducation sont des valeurs essentielles, il m’a semblé sentir, à chaque coin de rue, qu’après tout ce qu’elle a vécu, Bogotá profite enfin de la vie.
La place Bolivar abritant la cathédrale et le palais du président, la bohème Plaza de Chorro de Quevedo, le superbe quartier de La Candelaria et son centre historique au style colonial ainsi que les populaires zones T et G faites de magasins, de restaurants, de bars et de discothèques, apportent à la ville un souffle de renouveau dynamique et franchement excitant.
Bogotá, à la température changeante mais aux quartiers et aux gens superbes, m’a fait retomber en amour avec la Colombie, moi qui venait à peine de sécher mes larmes de m’être séparée de Medellin.
Dans le quartier bohème et coloré d’Usaquen, j’ai marché le long de ruelles recouvertes de tapis multicolores où les vendeurs ambulants et les artistes exposent leurs créations, souriants et totalement charmants.
J’ai aussi – évidemment – dépensé quelques pesos colombiens au marché aux puces du dimanche où, étrangement, les nombreux visiteurs n’enlevaient rien à l’ambiance tranquille de ce joli endroit.
Au coin de certaines rues, de jeunes Colombiens tenaient dans leurs bras de petits chiots, mignons comme tout, dans l’espoir de les vendre à des passants attendris. Un jeune artiste m’a offert gratuitement un bracelet qu’il avait lui-même tressé. Le quartier, comme les gens, soufflait comme un vent de liberté.
La Macarena, de son côté, est un quartier qui me ressemble. Charmé par les différents pays du monde, coloré et un peu fou, c’est un secteur gourmet romantique et calme qu’il faut découvrir, bras dessus bras dessous, avec celui qu’on aime. Le petit café-librairie au coin de la rue principal deviendrait sans aucun doute mon quartier général (inspirant pour écrire!) si je décidais un jour de venir vivre à Bogotá…
Je ne pourrais conclure ce (micro) récit de voyage sans parler de ma visite à la cathédrale de sel, un lieu unique et totalement magique. Située à 40 minutes de Bogotá, dans la ville de Zipaquirà, cette cathédrale taillée dans les profondeurs d’une mine de sel de 120 mètres, chevauche à la fois le sacré et le touristique. Les jeux de lumière aux effets saisissants y sont presque aussi impressionnants que l’immensité des gravures géantes, toutes en sel, présentant d’abord les différentes stations du chemin de croix, puis les trois nerfs : la naissance et le baptême, la vie et la mort, puis la résurrection du Christ. Nul besoin d’être croyant ou pratiquant pour apprécier cette pure merveille souterraine!
D’ailleurs, cette Colombie que j’ai découverte telle une véritable débutante, m’a en partie charmée par sa superbe ouverture aux autres, sa chaleur – n’ayant pas nécessairement à voir avec la température – et la petite bouffée d’espoir qui semblait se dégager à chacune de ses respirations.