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Sténographe judiciaire: la mémoire fantôme

Au cours des grands procès, ils sont là; au cours des interrogatoires officiels hors cours des témoins, aussi; au cours des conseils de discipline ou des réunions importantes des ordres et des institutions, ils sont toujours là, couchant par écrit et authentifiant les témoignages oraux.

Rouages essentiels de la justice, les sténographes brillent tellement par leur discrétion qu’on en vient à les oublier. Portrait d’un métier de l’ombre aux perspectives d’emploi intéressantes. «Présentement, il y a une pénurie», lance Odette Gagnon, présidente de l’Association professionnelle des sténographes officiels du Québec. «Les sténographes sont même absents de certaines régions.» Et comme on en dénombre 153, «dont une bonne partie est proche de la retraite», ajoute Marc Garant, directeur de l’École de Sténographie du Québec – le seul établissement qui dispense l’AEC en sténographie – et que le marché a besoin de 100 à 150 nouveaux stagiaires pour combler le manque, la pénurie risque de durer encore plusieurs années.

Si la demande est là, le renouvellement des effectifs, lui, ne se fait qu’au compte-gouttes. «Le taux de diplomation est faible. Des 10 étudiants inscrits en janvier 2010, il n’en reste que 4.» Une situation qui se compare toutefois à celle des écoles du même type aux États-Unis et au Canada. C’est pourquoi l’École de sténographie fait beaucoup de promotion. «Les 16 et
17 mars prochain, par exemple, nous serons au salon Formation Emploi à Montréal.»

C’est que la formation est difficile. «Il faut développer la mémoire motrice, la précision et la rapidité d’exécution. Avec de la pratique, on y parvient», explique Rachel Duston Sauvé, étudiante en sténographie. «C’est comme apprendre une langue étrangère, il faut connaître ses codes. La différence tient au fait qu’on nous demande de la parler et de la maîtriser aussi vite et aussi bien que notre langue maternelle», renchérit Émilie Morais, une autre étudiante.

Et si, à première vue, en raison de l’aspect technique, le métier semble routinier, la réalité est tout autre. «Au contraire! Toutes les causes, toutes les histoires, tous les témoignages sont différents les uns des autres, nous ne faisons jamais la même chose», conclut Rachel Duston Sauvé.

Boîte à outils
Le certificat de sténographe est délivré par le Comité sur la sténographie au candidat qui a, entre autres, réussi l’examen de sténographie. Pour participer à l’examen, il faut absolument:

  • avoir l’attestation d’études collégiales (AEC) en sténographie dispensée par l’École de sténographie du Québec;
  • être titulaire d’un diplôme équivalent à un DEC;
  • être titulaire d’une attestation de formation en sténographie décernée par un organisme reconnu par le comité;
  • avoir suivi la formation sur le volet théorique dispensé par l’École de sténographie judiciaire du Québec.

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