PQ dans Pointe-aux-Trembles: la campagne avant la campagne
Pointe-aux-Trembles, château fort péquiste depuis des décennies, fait l’objet d’une vive lutte avant même la campagne électorale qui mènera au scrutin du 1er octobre prochain. Deux hommes veulent succéder à la députée sortante, Nicole Léger, qui ne souhaite plus représenter la circonscription après 22 ans en poste. TC Media a suivi les deux candidats à l’investiture péquiste.
«Mes pronostics sont très encourageants» – Maxime Laporte
En ce premier lundi du printemps, Maxime Laporte embarque dans un véhicule avec son attaché afin d’entamer l’une des sept séances quotidiennes de porte-à-porte par semaine depuis l’annonce de sa candidature, le 22 janvier dernier.
«Ça démontre le sérieux de ma démarche», affirme l’avocat et président de la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB).
«Les gens que je rencontre veulent voir à quel point je suis enraciné, connaître mon bilan comme militant, mes idées, mon plan d’action pour Pointe-aux-Trembles et pour le Québec», relate le trentenaire.
Aux militants, il relate ses origines est-montréalaises tant du côté maternel que paternel. Le juriste évoque aussi ses batailles judiciaires devant les tribunaux pour l’existence juridique du peuple québécois et l’usage exclusif du français dans les correspondances de l’État avec les sociétés établies au Québec.
Il rappelle également avoir reçu l’appui de gens comme l’ex-premier ministre Bernard Landry, l’ex-président du PQ Raymond Archambault et du député bloquiste local Mario Beaulieu.
«J’ai un attachement dans l’Est. Je ne me verrais pas être parachuté dans une circonscription que je ne connais pas», assure le candidat.
Comme d’autres, il considère les lacunes du transport collectif dans la pointe de l’île comme un enjeu. Ses idées incluent l’utilisation d’un aéroglisseur pour créer un service de navette fluviale entre la pointe de l’île et le centre-ville de Montréal. «C’est préliminaire, il y a des analyses à faire», prévient-il toutefois.
Après avoir rencontré ce qu’il estime être plus de 600 personnes depuis le début de sa campagne, M. Laporte croit en ses chances d’être investi le 15 avril, même si son rival semble avoir l’appui de l’«establishment» du parti.
«Mes pronostics sont très encourageants. On sent l’engouement. C’est palpable», maintient M. Laporte.
«Je veux travailler là-dessus dès le 2 octobre» – Jean-Martin Aussant
Un après-midi de mars, le conseiller spécial du chef du PQ amorce lui aussi une autre séance quotidienne de porte-à-porte.
Pour Jean-Martin Aussant et son équipe, la campagne à l’investiture se fait par téléphone et par porte-à-porte, sept jours par semaine, depuis l’annonce des intentions du politicien le 27 février dernier. Celui-ci estime avoir communiqué avec près de 200 membres et espère le faire auprès des 530 membres du parti dans Pointe-aux-Trembles avant l’assemblée d’investiture.
Pourquoi l’ex-député de Nicolet-Yamaska a-t-il choisi de briguer l’investiture péquiste dans Pointe-aux-Trembles au lieu de le faire dans une autre circonscription montréalaise?
«J’ai l’expérience d’être député dans un comté où il faut être proche des gens comme l’a été Nicole [Léger, NDLR] et je suis père de famille montréalais, alors je me suis engagé à me présenter sur l’île de Montréal», commence-t-il.
«Pointe-aux-Trembles a un potentiel fou de développement économique avec tous ses terrains, poursuit-il. Il faudrait toutefois améliorer le transport collectif, ce que fera le Grand Déblocage. Il y a aussi un potentiel de développement culturel à exploiter, avec les berges par exemple.»
Lors d’un arrêt au Centre communautaire Le Mainbourg, un agent de développement de la Corporation de développement communautaire de la Pointe brosse, au candidat, un portrait du territoire.
L’ancien directeur du Chantier de l’économie sociale se montre emballé par un projet de parc linéaire sur la friche ferroviaire de Pointe-aux-Trembles. «Ça, je veux travailler là-dessus dès le 2 octobre», s’exclame celui qui se voit déjà élu avec le slogan «remettre le Québec au monde».
M. Aussant dit avoir confiance en ses chances d’être investi le 15 avril, mais il ajoute devoir «travailler jusqu’à la fin». «On suppose que l’autre équipe travaillera au moins aussi fort jusqu’à la fin», dit-il.