Apaisement autour de l’inauguration de la place de l’Espoir
Vendredi était inaugurée la place de l’Espoir à Montréal-Nord. Si avant son inauguration, le projet suscitait encore de l’amertume liée à l’absence explicite du nom de Fredy Villanueva, celui-ci a finalement été apposé sur une plaque.
Inaugurée 10 ans après la mort de Fredy Villanueva, et à l’occasion de la Journée internationale de la Paix 2018, la place de l’Espoir se voulait rassembleuse. Sur une plaque commémorative, le nom du jeune homme apparaît, comme le demandait depuis plusieurs années la famille et les organismes soutenant la cause de Fredy, tué en 2008 lors d’une intervention policière.
«C’est un pas en avant, explique Ricardo Lamour, membre du comité de soutien à la famille Villanueva. Mais ce n’est qu’un début.»
Sur cette plaque, un passage du rapport du coroner André Perreault est également cité : « Il ne méritait pas de mourir. ». Pour Will Prosper, co-fondateur du mouvement Montréal-Nord Republik et soutien de la cause de Fredy, c’est une petite victoire.
« On demandait ça depuis 10 ans, explique-t-il. Le plus important, c’est que désormais, les gens vont réfléchir avant dire des sottises à son sujet. C’est un bon début afin qu’ils puissent comprendre.»
Pour cette inauguration, une centaine de personnes étaient présentes, parmi lesquelles la mère de Fredy Villanueva, des représentants d’organismes communautaires, des élus municipaux, des jeunes de l’école Henri-Bourassa ou encore des citoyens de l’arrondissement. Ils ont pu découvrir ce nouvel espace public grand de 22 000 pieds carrés, avec en son centre le « banc de l’espoir », où sont déposés les témoignages de citoyens en lien avec l’affaire au sein d’une capsule temporelle.
La boucle bouclée ?
Du côté de l’arrondissement, on se félicite de l’inauguration, rassembleuse selon les mots de la mairesse Christine Black.
« Pour moi la boucle est bouclée à Montréal-Nord, on a fait le geste qu’il fallait avec cette place de l’Espoir, soutient-elle. C’est un dossier qui polarise beaucoup la population et notre devoir était de rassembler le maximum de personne. »
Même son de cloche chez Renée-Chantal Belinga, conseillère d’arrondissement pour le district d’Ovide-Clermont. Pour rappel, l’élue avait quitté son parti Ensemble Montréal il y a quelques semaines, déplorant le manque de consultation entre l’arrondissement et la communauté à propos de la place de l’Espoir.
« Aujourd’hui, on voit une belle unité, et le devoir de mémoire a été respecté, assure-t-elle. Je suis en accord avec ce projet car je pense qu’on est arrivés à un consensus qui respecte la volonté de la communauté.»
Pour Will Prosper, si le chapitre n’est pas entièrement refermé, il faut malgré tout savourer.
«Ici à Montréal-Nord, avoir le nom Fredy Villanueva sur une plaque, c’est tout un exploit, assure-t-il. Aujourd’hui, c’est un début, c’est un pas, c’est marqué dans le temps à jamais. Maintenant, il faudra se souvenir qu’il ne faut pas attendre un autre 10 ans pour régler les problèmes liés à nos jeunes, à leur condition de vie, et au profilage racial.»