Les Montréalais appelés à commenter la formation des policiers du SPVM
Les Montréalais pourront donner leur opinion le mois prochain sur la formation offerte aux policiers de Montréal pour éviter que des situations conflictuelles impliquant des personnes vulnérables et les forces de l’ordre ne dégénèrent.
La Commission sur la sécurité publique de la Ville de Montréal tiendra le 9 avril une discussion publique sur la formation en désescalade dans les interventions auprès de personnes vulnérables que doivent suivre les agents du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Le corps policier détaillera alors la formation en question dans la salle du conseil municipal, puis répondra aux questions des citoyens qui seront présents sur place.
«Selon certains estimés, il y aurait jusqu’à 40% des interactions des policiers avec le public qui impliquent des personnes avec des troubles psychologiques. Dans ce contexte, il est très important d’avoir une approche qui mise sur la désescalade. On veut poser des questions en toute transparence au SPVM», a déclaré le président de la Commission sur la sécurité publique, Alex Norris, lorsqu’interpellé mardi dans le hall de l’hôtel de ville de Montréal.
Alors que, sous l’ancienne administration municipale, le compte-rendu des activités du SPVM se faisait «derrière des portes closes», l’élu de Projet Montréal estime que la tenue de séances d’information sur les actions du corps de police permettra d’améliorer la réputation de celui-ci auprès des Montréalais.
«Dans la mesure où on a un dialogue transparent et ouvert, ça ne peut qu’améliorer la réputation du service de police et ses relations avec les citoyens», a-t-il affirmé.
«Aujourd’hui, on met fin à cette culture du secret dans la reddition de compte du Service de police de la Ville de Montréal.» -Alex Norris, président de la Commission sur la sécurité publique
Le chef d’Ensemble Montréal, Lionel Perez, a toutefois déploré que ces séances d’information «ne sont pas de véritables consultations publiques». Selon l’élu, les décisions sont souvent déjà prises en amont par la Ville ou le SPVM avant d’être présentées aux citoyens, limitant ainsi la portée de ces séances d’information.
Formation
Le président de la Commission sur la sécurité publique a reconnu que plusieurs cas d’usage abusif de la force par des policiers ont fait la manchette ces dernières années, signe que la formation en désescalade des membres du SPVM pourrait être bonifiée.
«Je pense que tout service de police peut s’améliorer dans ses relations avec les citoyens, surtout avec les citoyens les plus vulnérables», a souligné M. Norris.
En 2016, le rapport du coroner Luc Malouin portant sur la mort de l’itinérant Alain Magloire deux ans plus tôt recommandait notamment que l’enseignement dispensé par l’École nationale de police du Québec soit revu afin d’y inclure une formation «sur la façon d’intervenir auprès des personnes ayant des problèmes de santé mentale».
Interpellé par Métro, le SPVM s’est fait avare de détails sur la formation donnée actuellement aux policiers en matière de désescalade, préférant attendre la tenue de cette séance d’information publique pour dévoiler ceux-ci.