Marco Calliari: Il était une fois dans l'Est
En février 2009, Marco Calliari a rempli sa Suzuki Swift d’équipement musical et a mis le cap vers l’Est. Il s’est rendu en Gaspésie, dans le chalet d’un ancien gardien de phare. «Je m’étais rendu compte que le temps passait vite et qu’il s’était déjà écoulé trois ans depuis mon dernier album, se souvient-il. Il fallait que j’aille ailleurs trouver de l’inspiration. J’avais besoin de tranquillité. Dès que j’ai mis les pieds dans l’auto, j’ai commencé à être inspiré, et j’ai composé la moitié de mon nouvel album en Gaspésie. C’est peut-être parce que la Gaspésie est l’endroit au Québec où je suis le plus proche de l’Italie…»
Contrairement à son album précédent, sur lequel on trouvait uniquement des reprises de classiques italiens, sur Al Faro Est, toutes les pièces – sauf une, une chanson de la Toscane – sont des compositions originales. «C’était comme un retour à mon premier disque, qui comprenait lui aussi une seule reprise, rappelle-t-il. C’était l’évolution logique.»
Ce qui inspire le musicien? Les rencontres. «Cet album, c’est une espèce de carnet de voyage, où je raconte les histoires de gens que j’ai rencontrés en parcourant le monde, avec de la musique du monde qui a été influencée par les endroits que j’ai visités, raconte-t-il. Comme je suis fils d’immigrants, j’ai grandi dans un environnement multiethnique, et le métissage d’influences est quelque chose de naturel chez moi.»
Tout comme chanter en italien lui est naturel. «Je ne sens pas le besoin de chanter en anglais, par exemple, parce que je trouverais ça banal. Ouvrir le marché, ce n’est pas une raison suffisante, ce n’est pas ça qui fait de la bonne musique!» dit-il. Si la plupart des Italiens d’ici sont fiers de savoir que Marco Calliari fait le tour du monde avec ses chansons, il a aussi essuyé quelques critiques de ses pairs.
«On m’a déjà dit que mon italien devrait être plus perfectionné. Mais je pense que les Italiens devraient commencer par se comprendre entre Napolitains, Trentins et Siciliens, avant de pouvoir dire quelque chose contre mon accent italo-québécois!» lance-t-il en riant. Néanmoins, au cours des dernières années, le chanteur a pris des moyens pour corriger ce «travers». «Je suis allé me chercher un prof d’italien! explique-t-il.
C’était vraiment cool, il venait chez moi et on faisait des cours d’italien à partir de mes textes. Il me montrait des façons de dire les choses différemment. Ça a pour résultat que ce que j’ai écrit dans cet album, c’est du béton. On ne pourra pas me reprocher de parler un mauvais italien. Enfin, j’ai tout de même gardé deux expressions québécoises traduites mot à mot en italien… J’aime tellement faire ça et je crois que ça donne une couleur particulière à mes chansons!»
Al Faro Est
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