Oléoduc Gaslink: le train de banlieue encore interrompu pour la journée, mardi
La ligne de train de banlieue Candiac a encore été interrompue pour la journée, mardi, laissant entrevoir une troisième journée de blocus. Des manifestants opposés au projet d’oléoduc Coastal GasLink bloquent la voie ferrée depuis lundi.
«Ça sort de notre contrôle», a laissé entendre à Métro Louis-André Bertrand, responsable des relations médias d’exo, l’organisme qui opère les trains de la banlieue de Montréal.
Selon M. Bertrand, exo ne peut procéder à l’ouverture des voies tant et aussi longtemps que Canadien Pacifique (CP), le propriétaire des rails, ne donne pas son aval.
«Chaque matin, à 5h, on appelle CP» pour savoir si le service peut reprendre, explique le représentant d’exo, mardi. Ils obtiennent habituellement une réponse vers 11h.
Il convient que la situation serait différente «si exo était propriétaire des voies».
Chez CP, peu de détails. «Nous continuons de suivre la situation de près, en collaboration avec nos actionnaires clés», écrit-on dans un courriel.
Pendant ce temps, Québec et Ottawa se renvoient la balle, les deux gouvernements se disant incapables d’intervenir.
«On discute avec le [Grand chef des Mohawks de Kahnawake] Joe Norton, a affirmé le premier ministre du Québec, François Legault, en direct de l’Assemblée nationale. Mais je pense qu’il y a une partie qui relève du fédéral.»
Le ministre des Transports fédéral, Marc Garneau, a au contraire affirmé que la responsabilité d’appliquer les injonctions revenait aux provinces.
Deuxième journée
Il s’agit là d’une seconde journée de blocage au sud de Montréal. Les manifestants s’insèrent dans un mouvement pancanadien en appui à la nation autochtone Wet’suwet’en, en Colombie-Britannique.
Les Chefs héréditaires de la communauté contestent l’approbation du projet d’oléoduc GasLink sur leur territoire. Dans les dernières semaines, plusieurs manifestants ont tenu des blocus sur d’importantes voies ferrées.
Cet après-midi, CN a indiqué être «contraint d’interrompre sous peu ses activités sur des parties importantes de son réseau canadien». Le transporteur ferroviaire a vu l’un de ses liens les plus achalandés (Montréal-Toronto) être interrompu dans les derniers jours.
Hier, le groupe écologiste Extinction Rébellion a rejoint les protestataires autochtones en occupant les bureaux de plusieurs ministres fédéraux.
Mesures d’atténuation
En attendant la reprise du service, exo a mis en place les mêmes mesures d’atténuation que la veille.
En matinée, exo fait appel à sa flotte d’autobus, qui s’arrêtent dans les gares Sainte-Catherine, Saint-Constant, Delson et Candiac avant de se diriger vers le terminus Mansfield, au centre-ville de Montréal. Les véhicules font le trajet contraire en soirée.
Le transporteur assure que les trajets doivent prendre de «25 à 55 minutes selon le point d’embarquement et l’heure de départ».