Pour des chats au chaud à Ahuntsic-Cartierville
Des citoyens se sont mobilisés pour éviter aux animaux de passer l’hiver à l’extérieur. Ils cherchent des foyers d’adoption pour les chats errants de l’arrondissement.
Mis sur pied le jour de Noël, le Réseau d’entraide pour les animaux d’Ahuntsic-Cartierville (REAAC) est l’idée de quelques amis et voisins. Ils constataient dans les rues de l’arrondissement l’apparition d’affiches faisant état d’animaux mal en point.
«Nous allons trapper les chats. S’ils sont sociables et adoptables, on leur donnera les soins appropriés et on leur trouvera une famille d’accueil», indique la porte-parole du REAAC, Tamy Da Silva.
Si les adoptants fournissent nourriture et hygiène, le regroupement promet de financer les soins vétérinaires quand c’est nécessaire.
Les membres du REAAC sensibilisent aussi les gens grâce à une page et un groupe Facebook sur lesquels ils publient les histoires d’adoption et des avis de recherche de félins perdus.
Les chats des rues, qu’on appelle aussi féraux, sont des animaux qui étaient domestiques et sont redevenus sauvages et peuplent les quartiers. Dehors en hiver, ils peuvent souffrir de blessures handicapantes quand ils ne meurent pas.
«J’en ai une que j’ai recueillie à Cartierville. Elle a le bout des oreilles et de la queue qui ont disparu après avoir gelé. Elle a dû s’endormir à l’extérieur dans le froid intense. Quand il fait -25 dehors, on va perdre les extrémités pour réchauffer le reste si on veut survivre», raconte Mme Da Silva.
La chatte se porte bien maintenant, mais elle aurait pu éviter de tels déboires si un réseau d’abris existait, avance la porte-parole.
Comportement
«Les chats changent souvent de lieu, car ils ne veulent pas devenir une proie. Ils peuvent se retrouver une nuit sans abri et c’est là où ça peut être dangereux», explique cette amoureuse des félins.
Le REAAC veut donc fournir des lieux au chaud pour les chats et de nombreux adoptants demandent à installer des boites pour les félins.
«Il y a des gens qui en fabriquent en styromousse. C’est basique, mais c’est fonctionnel», relève Mme Da Silva.
Le REAAC s’inscrit aussi dans le programme Capture-stérilisation-retour-maintien (CRSM). Celui-ci consiste à capturer, stériliser, vacciner et vermifuger au besoin des chats féraux. Il est mené par l’arrondissement et la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) de Montréal.
Le programme préconise de garder au chaud un chat après son opération durant au moins 24 heures.
«S’il y a une tempête neige et s’il fait un froid extrême on ne va pas relâcher l’animal dans la rue», souligne la directrice générale à la SPCA de Montréal, Élise Desaulniers.
Recommandable, mais prudence
Pour elle, la démarche entreprise par ces citoyens est tout à fait recommandable.
Le CRSM permet aussi au moment de la stérilisation d’examiner le chat. «Si le félin est en bonne santé, cela veut dire qu’il trouve la nourriture et un endroit au chaud pour dormir. Il peut survivre dehors», remarque Mme Desaulniers.
Toutefois, tous les chats qui sont dans la rue n’ont pas forcément besoin d’un abri ou d’une famille adoptive.
«Ils sont très bons pour avoir l’air perdus et affamés. Un animal qui a un propriétaire, mais pas de médaille, peut faire croire qu’il n’a pas de maison», prévient la directrice de la SPCA.
Il risque alors d’être kidnappé par des gens qui pensaient bien faire. Un chat social en bonne santé a probablement une famille.