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«Annette», cocktail fiévreux de rock, d’amour et de spectacle

Le film «Annette» de Leos Carax ouvrira le 74e festival de Cannes
Avec «Annette», le réalisateur français Leos Carax sera de retour sur la Croisette neuf ans après «Holy Motors». Photo: Collaboration spéciale UGC Distribution
Rédaction - AFP Relaxnews

Le bruit du rock, la fièvre d’un cinéaste inclassable : Annette, qui a ouvert la compétition officielle cannoise et sort dans les salles québécoises, est un show musical déjanté sur l’amour, la gloire et la chute, fidèle au style flamboyant de Leos Carax.

Cet opéra rock, entièrement chanté, sur un scénario et une musique des Sparks, duo musical américain légendaire et influent, retrace l’histoire d’un couple de stars à Los Angeles.
Adam Driver est Henry, un comédien de stand-up à l’humour acide, qui n’épargne pas son public, au succès aussi fulgurant que fragile; Marion Cotillard est Ann, une chanteuse lyrique de renommée internationale à la beauté froide.

Le scénario, foisonnant, décrit leur idylle, puis la naissance d’une petite fille très particulière, poupée entre les mains de son père, dotée de la voix de sa mère, cette dernière étant promise à un sort funeste.
Fidèle à sa réputation, Carax s’affranchit de tout réalisme, brouille les pistes et laisse une large place à l’interprétation. Fruit d’années de travail, cette oeuvre immersive se fait tour à tour ténébreuse et flamboyante.
Le film multiplie les allégories et références hétéroclites, de la presse people à l’opéra en passant par une allusion au mouvement #MeToo. Entre une scène de chatouilles entre les deux stars et un meurtre au milieu d’un océan déchaîné, il aborde aussi la question de la célébrité, et la façon dont la course à la gloire peut empoisonner une famille.

«Le chant n’a pas été un obstacle»

«C’est un questionnement sur le besoin de reconnaissance, comment ça nous impacte d’avoir ce besoin si fort d’être entendu, aimé et la manière dont ça va évoluer, particulièrement chez un artiste qui a besoin du regard de l’autre pour s’exprimer (…) Tout cela résonnait en moi», a déclaré à l’AFP Marion Cotillard.

D’une durée de 2H20, ce film est aussi inclassable que les autres oeuvres de Leos Carax, depuis Les Amants du Pont Neuf jusqu’à Holy Motors, son précédent long-métrage sorti il y a déjà neuf ans.

Avec Annette, il livre une nouvelle oeuvre longuement travaillée, née de sa rencontre avec les Sparks, à qui il avait emprunté une chanson dans Holy Motors. Séduits par son univers, le duo de frères musiciens lui avaient envoyé un album inédit, qui a servi de support à la comédie musicale.

Le projet a mis plusieurs années à se monter. Si le choix de Marion Cotillard a été assez tardif, Adam Driver a été impliqué rapidement dans le projet, qu’il coproduit. Après Denis Lavant, son acteur fétiche, Leos Carax offre à la star américaine, révélé dans la série Girls et vu depuis aussi bien dans Star Wars que dans le cinéma indépendant, un rôle à la mesure de son magnétisme.

Séduit par la poésie et le côté «secret» du cinéaste, l’Américain de 37 ans, affirme que le chant n’a pas été un obstacle : «chaque film a un certain langage, un certain rythme… Celui-là, c’est le chant, mais on chantait tellement qu’on l’oubliait et c’était comme si on parlait. On oublie la mécanique», a expliqué l’acteur à l’AFP.

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