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Voici comment Québec compte s’attaquer aux thérapies de conversion

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Photo: Oleksii Hrecheniuk\123rf

Alors qu’Ottawa vient tout juste d’adopter une loi interdisant les thérapies de conversion au pays, le gouvernement du Québec souhaite lui aussi s’attaquer aux thérapies de conversion auxquelles sont exposées les personnes issues de la communauté LGBTQ+. 

Il y a un an, l’Assemblée nationale a adopté sa propre loi interdisant ces thérapies. Les lois adoptées par Québec et Ottawa criminalisent les thérapies de conversion, qui ont pour objectif de «changer» l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne. Ces thérapies ne s’appuient sur aucun fondement scientifique ou médical.

Plan d’action en quatre orientations

La loi québécoise précise que le gouvernement du Québec doit rendre public un plan d’action, ce qu’il a fait aujourd’hui avec la publication de son Plan d’action gouvernemental pour prévenir et contrer les thérapies de conversion 2021-2023. Plus de 15 ministères et organismes gouvernementaux sont engagés dans le plan d’action.

À travers 18 mesures, le plan vise notamment à documenter la situation entourant les thérapies de conversion au Québec. Le gouvernement souhaite aussi informer la population sur la législation en vigueur et sur ses droits. Les différents intervenants des services publics et du milieu communautaire seront aussi formés au sujet des effets néfastes des thérapies de conversion et sur les meilleures façons d’intervenir.

Si la loi prévoit maintenant des sanctions pour les organisations ou les personnes qui offrent toujours de telles thérapies, la mise en œuvre de ces dispositions doit faire l’objet d’une diffusion plus large.

Les thérapies de conversion sont très controversées à cause des impacts néfastes qu’elles peuvent avoir sur les personnes qui les subissent. En fait, les méthodes employées dans ces thérapies seraient de nature à causer d’énormes souffrances psychologiques et physiques à ceux qui les suivent. 

La loi québécoise prévoit notamment que toute personne ayant suivi une telle thérapie peut obtenir la réparation du préjudice qui en résulte et que nul ne peut, à titre gratuit ou onéreux, offrir ou s’engager à dispenser une telle thérapie ou requérir d’une personne qu’elle en dispense à un tiers. Les amendes peuvent aller jusqu’à 150 000 $ à toute personne exerçant cette pratique critiquée.

Aucune documentation au Québec

Étant donné que la situation est encore mal documentée au Québec, une des mesures consiste à soutenir la recherche pour produire des analyses de données québécoises sur les thérapies de conversion. Les données actuellement disponibles se penchent surtout sur la situation pancanadienne.

Pour fournir un éclairage sur des populations particulières et les besoins qui leur sont propres, le gouvernement du Québec prévoit également brosser un portrait des personnes autochtones exposées aux thérapies de conversion.

Les résultats de la recherche pourront être rendus publics sous forme de fiche synthèse et serviront à évaluer quelles actions devraient être entreprises dans l’avenir.

Comme indiqué dans la loi, un rapport devra être rédigé sur l’application de la loi au plus tard le 11 décembre 2023.

Accueil favorable

La directrice générale de la Coalition des familles LGBT+, Mona Greenbaum, accueille favorablement le Plan d’action.

«Nous avons non seulement une loi pour prohiber les thérapies de conversion, mais aussi des actions concrètes et une approche multidimensionnel qui ciblent divers acteurs de la société que ça soit le grand public, les intervenants qui travaillent avec les personnes LGBTQ2+ et leurs familles, les organismes LGBTQ2+ qui desservent les communautés et forment les professionnelles, ainsi que les personnes qui subissent ces traitement elles-mêmes», dit-elle.

Quant à la suggestion de continuer la recherche quantitative sur ce sujet, elle estime que cela aura un impact réel sur la population.

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