COVID-19: la sixième vague frappe fort à Montréal
Le nombre de cas de COVID-19 confirmés au moyen de tests PCR augmente à Montréal, confirmant l’arrivée de la sixième vague, tel qu’annoncé par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) le 30 mars.
Les données de la Direction régionale de santé publique de Montréal révèlent que les arrondissements de Rosemont–La Petite-Patrie, Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, du Plateau-Mont-Royal et de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve sont les plus touchés de la métropole. Ceux-ci recensent respectivement 432, 365, 365 et 354 nouveaux cas dans les 14 derniers jours (en date du 31 mars en soirée). Pour l’ensemble de l’île de Montréal, 4974 cas ont été rapportés dans les 14 derniers jours (toujours en date du 31 mars en soirée).
La majorité de ces cas peuvent probablement être liés à des lieux de loisirs, de rassemblements et de relâchement, ou dans des secteurs qui présentent un taux moindre de vaccination, estime la directrice du Département de gestion, d’évaluation et de politique de santé de l’École de santé publique de l’Université de Montréal, Roxane Borgès Da Silva.
«Cela suggérerait également qu’un nombre important de travailleurs essentiels vivraient dans ces quartiers, puisqu’eux seuls peuvent obtenir des tests PCR actuellement», précise Kim Lavoie, professeure au Département de psychologie de l’Université du Québec à Montréal.
Points chauds
Les bars et les restaurants sont les lieux les plus exposés au virus, d’après Mme Lavoie. Les capacités maximales y sont maintenant autorisées et le masque peut y être retiré. Il en va de même pour les lieux publics qui rassemblent des foules et où le masque ne sera plus obligatoire à compter de la mi-avril.
Les personnes de 20 à 49 ans sont par ailleurs les plus touchées par le virus. «Ces tranches d’âge sont celles qui sont le plus en contact avec les autres à l’intérieur et non masquées, où le virus est plus susceptible de se propager», explique la professeure.
Les écoles et les milieux de travail qui ne maintiennent pas le port du masque à l’intérieur sont aussi à risque. Mme Lavoie ajoute que les parents d’élèves du primaire et du secondaire sont eux aussi plus susceptibles d’être contaminés, du fait des éclosions massives dans les écoles.
Réduire la montée des cas
Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) entend faire son possible pour réduire les formes graves de COVID-19, les hospitalisations et les décès, sans toutefois contrôler la transmission au sein de la population, informe l’attachée de presse du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’île-de-Montréal, Jocelyne Boudreault.
Mme Borgès Da Silva déplore cette levée rapide des restrictions sanitaires, notamment avec l’arrivée du variant BA.2. «On aurait dû enlever une mesure après l’autre et attendre quatre semaines entre chaque retrait», soutient-elle.
La responsabilité individuelle est donc de mise. «C’est aux gens d’avoir un sens altruiste très grand, de porter le masque et de s’isoler autant que possible s’il y a des symptômes», ajoute-t-elle.
De son côté, Mme Lavoie recommande, entre autres, de maintenir le port du masque à l’intérieur aussi longtemps que nécessaire après le 15 avril et d’éviter tout contact avec les personnes vivant en dehors du foyer durant les deux prochaines semaines.
Nouvelle dose de vaccin
Les populations les plus à risque sont encouragées à recevoir leur quatrième dose de vaccin. De plus, le MSSS travaille à rehausser l’accès au Paxlovid, un médicament antiviral freinant le risque d’hospitalisation lorsqu’il est pris durant les cinq jours suivant le début des symptômes.
Mme Lavoie appelle néanmoins à la création d’un vaccin visant spécifiquement à contrer le variant Omicron. «Les données disponibles montrent que même si les vaccins sont efficaces contre les hospitalisations et les décès, ils le sont un peu moins contre Omicron», soutient-elle.