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Des changements structurants proposés au Rendez-vous des collectivités viables

Une cycliste à Montréal.
Une cycliste à Montréal. Photo: Istock/Marc Bruxelle

Les villes du Québec devront mettre les bouchées doubles et imposer des «changements structurants» pour s’attaquer aux changements climatiques, selon divers experts qui participent aujourd’hui à la 6e édition du Rendez-vous collectivités viables.

Métro a interviewé divers participants à l’événement pour connaître les solutions qu’ils proposent. Le menu est imposant. Des pistes d’actions pour les transitions des villes en matière d’habitation et de transport seront notamment mises de l’avant par un groupe d’experts.

«Les changements doivent être fondamentaux. On ne parle plus seulement de faire un petit effort, mais une transition vers quelque chose de différent. Il faut faire des choix structurants», déclare le directeur général de Vivre en ville, Christian Savard. 

Éviter-transférer-améliorer

La mobilité durable est essentielle. Elle doit être accessible à tous, sécuritaire et efficace, estime l’auteur de l’influente approche «Éviter-Transférer-Améliorer», Holger Dalkmann, au Rendez-vous collectivités viables. L’adopter, c’est réduire la consommation d’énergies fossiles et l’émission de gaz à effet de serre.

Cette démarche vise à restreindre les déplacements motorisés et la durée des trajets, à augmenter l’utilisation des modes de transport moins énergivores comme le vélo ainsi qu’à améliorer l’efficacité énergétique des véhicules en recourant à l’électrification ou aux énergies renouvelables.

Il faut qu’il y ait des offres de modes de transport alternatifs ainsi que des espaces où l’on peut marcher et faire du vélo. Cela permet aussi de réduire les aires de stationnement, que l’on peut utiliser pour créer de nouveaux espaces publics où l’on peut s’asseoir, boire un café ou déposer son vélo.

Holger Dalkmann

Il cite les exemples de Londres, en Angleterre, qui a créé des zones piétonnes dans l’entièreté de la ville, et de la Zambie, qui alloue 5% des investissements nationaux aux infrastructures destinées aux piétons.

L’approche «Éviter-Transférer-Améliorer» est d’ailleurs au centre de la «Politique de mobilité durable» du gouvernement du Québec. Elle a aussi été adoptée par le Programme des Nations Unies pour l’environnement et le partenariat sur le transport durable et à faible émission de carbone.

L’accessibilité tient également une place fondamentale. M. Savard explique qu’on peut réduire notre empreinte écologique en se rapprochant des services essentiels et du lieu de travail. Néanmoins, la hausse des prix des habitations peut nous contraindre à faire des choix qui ne réduisent pas notre empreinte.

Agir collectivement

Les besoins personnels et collectifs doivent se renforcer mutuellement, selon M. Savard. Ainsi, les citoyens et les gouvernements ont tous deux leur part à faire.  

D’une part, les décisions collectives doivent appuyer le désir des gens de réduire leur empreinte environnementale. Les administrations municipales et gouvernementales pourraient alors créer davantage de voies cyclables et de services de transport en commun, ainsi que rendre l’habitation plus abordable. 

D’autre part, M. Savard précise que c’est aussi aux citoyens d’exprimer leurs souhaits. «Une fois que ces deux éléments sont alignés, on tombe dans un cercle vertueux», pense-t-il. 

L’apparition de BIXI à Montréal a généré une forte demande individuelle, par exemple. La population a peu à peu réclamé des voies cyclables et, à présent, davantage de cyclistes roulent en ville.

Reproduire les solutions  

Les solutions des grandes villes sont applicables aux plus petites collectivités, selon l’ancien maire de Toronto et créateur de C40 Cities, David Miller, présent au Rendez-vous collectivités viables. Les villes peuvent agir sans attendre après les autres paliers de gouvernement. 

Il cite l’inspirante et importante planification de la ville de Copenhague au Danemark, contre les changements climatiques. 

Elle recourt notamment au système de chauffage urbain qui chauffe l’ensemble des foyers de la ville et à la construction de bâtiments économes en énergie grâce à l’utilisation de panneaux solaires, par exemple.

Puisque les aléas sont similaires en matière de transport, d’habitation et de planification dans une perspective de changements climatiques, les solutions sont alors identiques, selon M. Miller. 

En tenant compte des réalités spécifiques, il s’agit de penser aux mêmes systèmes. Il pense notamment aux moyens de transport actifs et autonomes ou à la réduction de l’étalement urbain. 

Si les plus petites villes attirent les gens vers le centre au lieu de construire des parcelles, alors elles deviennent plus agréables, plus attractives économiquement et meilleures pour l’environnement.

David Miller

Il appelle à réduire l’étalement urbain, qu’il oppose au modèle de la ville du quart d’heure, où tous les services essentiels se situent à 15 minutes à pied ou à vélo. Ce choix appartient aux villes, selon lui.

Pour ce faire, il est nécessaire que les maires et les mairesses recourent à la loi. Toronto utilise ainsi la loi de planification urbaine pour créer des immeubles verts.

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