Services non rendus: des aînés veulent être remboursés
Les habitants d’une résidence pour personnes âgées de Montréal-Nord veulent obtenir une diminution de loyer par rapport à des services payés et non rendus durant la pandémie. Ils se joignent ainsi à un recours collectif impliquant 33 résidences.
C’est par l’entremise de Lucie Manseau, mandatée par le groupe de neuf locataires des Habitations Pelletier de Montréal-Nord, que sera déposée une demande conjointe auprès du Tribunal administratif du logement (TAL) d’ici le 4 novembre.
«On a annulé les loisirs durant la pandémie et pourtant, on payait toujours les loyers, incluant les loisirs et l’accès à la salle à manger, raconte Mme Manseau, en entrevue téléphonique avec Métro. Donc, on payait pour des services que nous ne recevions pas. J’ai remarqué plus tard à la télévision que nous pouvions demander un remboursement pour les services non reçus par le propriétaire, et c’est là qu’on a entrepris des actions pour obtenir justice et réparations.»
Ce sont précisément les services octroyés aux résidents qui sont visés, précise Stéphanie Bérard, directrice générale du Centre d’assistance et d’accompagnement aux plaintes (CAAP) Laurentides, qui accompagne les résidents des Habitations Pelletier.
«L’annexe 6 du bail des résidents est divisé en deux parties: la première concerne l’utilisation des aires communes et disponibles, comme la salle à manger, tandis que la deuxième relève des soins et services. Pour ces deux parties, les gens ont continué à payer leurs loyers comprenant l’accès aux aires communes et les soins, même si les repas leur étaient servis dans leurs logements et qu’ils ne fréquentaient pas les autres espaces », explique Mme Bérard.
Injuste et inacceptable
Lucie Manseau ajoute qu’il y avait déjà eu auparavant des demandes de révision des loyers auprès de l’administration des Habitations Pelletier et que leurs propositions étaient considérées «injustes et inacceptables».
Tout ce qu’on veut, c’est l’argent pour les services qu’on a payés. La dernière offre était de nous dédommager, seulement les neuf résidents qui se sont plaints. Cette offre était ridicule et injuste envers les autres résidents, qui n’auraient rien obtenu même s’ils ont vécu les mêmes problèmes. On parle de la gestion de nos vies, de notre vieillesse et de notre vulnérabilité. C’est injuste et ça fait mal.
Lucie Manseau, résidente des Habitations Pelletier
Contacté par Métro, Luc Dumont, vice-président et chef de l’exploitation du groupe Horizon Gestion de résidences, qui gère les Habitations Pelletier, indique par courriel que le groupe «a pris connaissance de la missive du groupe de locataires et de leurs intentions […] de soumettre une demande conjointe aux instances du Tribunal administratif du logement» et qu’il ne fournirait pas de commentaires, «par respect pour le processus en cours».
Une première résidence à Montréal
Jacques Martin, conseiller du groupe de résidents, explique que la demande conjointe déposée au TAL la semaine du 7 novembre permettra à une première résidence pour personnes âgées (RPA) de Montréal de se joindre au recours collectif.
«Si vous regarder la liste des 33 résidences sur le site web du Tribunal, il n’y en a aucune à Montréal et pourtant, il y a des RPA partout, surtout sur le boulevard Gouin. En déposant la demande conjointe auprès du TAL, le juge pourra ajouter tous les noms des habitants des Résidences Pelletier et ainsi, on va pouvoir encourager d’autres RPA de Montréal à se joindre au recours», soutient le plaignant.