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Mon premier ramadan

Étant l'un des cinq piliers de l'islam, le ramadan est célébré le neuvième mois de l'année dans le calendrier musulman, soit du 23 mars au 20 avril cette année. Photo: iStock/Drazen Zigic

Comment vit-on, la première fois qu’on fait le ramadan, le fait de s’abstenir de manger, de boire et de fumer, et ce, de l’aube jusqu’au coucher du soleil? Métro s’est entretenu avec trois jeunes qui font le ramadan pour la première fois cette année.

Durant le mois du ramadan, qui prend fin cette année le 20 avril, la majorité des personnes de confession musulmane jeûnent toute la journée dans le but d’évoquer la souffrance des pauvres.

Le jeûne durant le ramadan n’est pas obligatoire pour les enfants avant l’âge de la puberté, mais la petite Lilyann, 11 ans, a décidé de se lancer cette année. Elle souhaitait observer cette coutume depuis qu’elle est toute petite.

«J’ai essayé de commencer quand j’avais six ans, mais c’était un peu difficile, alors je faisais des demi-journées», dit l’élève de 6e année qui vit dans Rosemont. Pour elle, l’expérience du ramadan s’étend au-delà de la privation de nourriture et d’eau.

On évite aussi de faire de mauvais gestes et de dire de mauvaises paroles. C’est un défi personnel qui m’aide à garder de bonnes habitudes en tout temps.

Lilyann

Si le mois du ramadan est notamment l’occasion pour les musulmans de faire un sacrifice personnel en pensant à ceux et celles qui ont moins de ressources qu’eux, il est aussi l’occasion de poser des actions concrètes de bienveillance envers autrui.

«J’aide à faire des paniers de nourriture pour ceux qui n’ont rien à manger ou à boire et je mets aussi des sous de côté pour les donner à la mosquée, aux gens dans la rue ou aux gens en Turquie [affectés] par le tremblement de terre, par exemple», souligne la petite Lilyann, qui tient à poursuivre ces actions en dehors du ramadan.

Faire le ramadan en solo

Cherchant à comprendre les fondements de la religion chrétienne dans laquelle il a été élevé, Giovani Victorien, 18 ans, a entamé des recherches qui l’ont amené à s’intéresser à la philosophie d’autres religions, dont l’islam.

Ma famille est chrétienne pratiquante. On allait à l’église le dimanche et je connais la Bible, mais à un moment donné, j’ai voulu comprendre par moi-même ce que j’étais en train de louer.

Giovani Victorien

Le Togolais d’origine, établi au Québec depuis 15 ans, compare le sacrifice que représente le jeûne du ramadan à celui que représente le carême chrétien, qu’il a connu durant sa jeunesse. «Ça demande un certain effort et de la discipline, mais ça se passe très bien pour moi. Je vais à l’école à temps plein et je n’ai pas de difficulté [à passer au travers de mes journées].»

Étant le seul à pratiquer l’islam dans sa famille, Giovani n’a pas l’occasion de partager un grand repas avec d’autres personnes les soirs de ramadan pour célébrer, comme c’est la coutume dans bien des familles musulmanes.

«J’aurais voulu partager un grand repas avec ma famille, mais comme elle est chrétienne, je fais plutôt les choses de manière autonome…»

Devenir une meilleure personne

Le Montréalais Ariel Damodio, 22 ans, a grandi au sein d’une famille catholique, mais ses parents lui ont laissé la liberté de choisir ses convictions, dit le jeune homme d’origine dominicaine, argentine et italienne.

Il a choisi d’adopter la religion islamique depuis quelques mois, et soutient que l’exercice du jeûne du ramadan n’est pas seulement sous-tendu par des motifs religieux.

Jeûner, c’est bon pour le corps, car ça aide à [éliminer] les mauvaises cellules. Ça procure un bien-être physique, mais aussi psychologique et émotionnel.

Ariel Damodio

Le jeune homme explique que l’un des buts du ramadan est de «se mettre à la place des gens qui sont dans le besoin et qui ne peuvent pas manger à leur plein gré».

Ariel trouve que le ramadan le rend humble, et il apprécie la discipline que l’islam apporte dans sa vie. «Ça m’a mis sur un bon cheminement de vie et ça m’a aidé à devenir une meilleure personne.»

Il confie avoir choisi de devenir musulman en raison de l’influence positive que l’un de ses amis a eue sur lui dans les dernières années. «Sa discipline et sa sagesse m’ont toujours inspiré, et j’ai constaté que ça venait surtout de sa religion. Il est un bon mentor pour moi.»

Ce texte a été produit dans le cadre de L’Initiative de journalisme local.

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