Apprendre de nos erreurs
Il semble bien que la classe politique québécoise ait beaucoup de difficulté à comprendre ce vieil adage… En effet, on apprenait cette semaine que la compagnie TransCanada avait convié des élus à la fois municipaux et provinciaux dans le cadre d’une soirée où elle avait présenté, certainement de façon neutre et objective, tous les bienfaits de son mégaprojet d’oléoduc Énergie Est.
Cette rencontre s’est tenue dans le plus grand secret. Un journaliste s’étant présenté de façon anonyme s’est rapidement fait escorter vers la porte lorsqu’il s’est mis à prendre des photos des convives présents à la soirée.
Parmi les personnes ayant pris la parole, citons le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, M. Pierre Arcand.
Un représentant du cabinet du ministre a mis sur ma page Facebook ce commentaire: «Le ministre de l’Énergie a exercé la tâche qui lui a été confiée en intervenant lors de cette soirée pour rappeler à tous les gens présents son plan d’action rendu public le 30 mai dernier. Rien de plus, rien de moins.»
Pourtant, son ministre en a ajouté quelques jours plus tard, affirmant qu’Énergie Est «avait des avantages économiques» pour le Québec. Pourtant, il a été incapable d’en chiffrer l’ampleur.
Que le ministre se présente à un événement pour aller «exercer la tâche qui lui a été confiée» est une chose. Qu’il le fasse dans le cadre d’une rencontre secrète et que, quelques jours après, il vante les mérites d’un projet alors qu’il est incapable d’en qualifier la nature en est une autre.
Même Bernard Drainville, également présent à cette présentation, a senti le besoin de prendre ses distances par rapport à l’événement. Contacté par des journalistes, il a précisé par la suite à TransCanada qu’il préférait payer pour son souper.
Je sais pas pour vous, mais il me semble que la politique québécoise a connu son lot de rencontres secrètes avec des représentants du secteur privé, derrière des portes closes, au cours des dernières années, avec les résultats que nous connaissons trop bien.
Un minimum de transparence s’impose avec un projet de cette ampleur.