Quand la télé et les médias sociaux font bon ménage
On en parle depuis un moment, on en parlera encore pour les prochaines années. Le phénomène du double-écran est bien ancré dans les habitudes des Canadiens. Selon le Fonds des médias du Canada, 65% des Canadiens sont en ligne en regardant la télé. Concrètement, notre télé est allumée (écran 1) et nous utilisons notre tablette, notre mobile ou notre ordinateur (écran 2) pour faire autre chose en même temps. Que faisons-nous en ligne devant notre télé? Nous sommes sur le Web, certes, mais principalement sur les médias sociaux.
https://www.youtube.com/watch?v=-O2SOR_QHt8
Tout seul ensemble devant la télé
Auparavant, la relation que l’auditoire pouvait vivre avec son émission favorite ne s’entretenait que par un intermédiaire, principalement les médias. On le sait, les Québécois ont une relation d’amour avec leur production télé. On aime parler de la télé, que ce soit pour ou contre, nous aimons nos vedettes, nous avons une certaine forme de proximité avec notre télé. Auparavant, les discussions autour du dernier épisode de Lance et compte se déroulaient autour de la machine à café au bureau, avec des amis pendant une soirée, avec sa mère au téléphone. La conversation se déroule maintenant en ligne. Quelle mouvance de société, non? La télé ne se regarde plus seul dans son salon, mais seul… avec ses amis en ligne.
Les diffuseurs l’ont bien compris. Chaque chaîne possède une extension de sa marque sur les médias sociaux. Une occasion à saisir pour se rapprocher de son auditoire, pour interagir avec lui, là où il est. Il n’est donc pas étonnant de constater qu’une émission de télé ne se contente plus d’annoncer dans les journaux et sur sa chaîne. Lors de la conférence Bientôt sur nos écrans qui s’est déroulée le 3 juin dernier au Métropolis de Montréal, Guylaine Bergeron, directrice Communications et Image de marque de Radio-Canada a fait état du positionnement du diffuseur public en présentant des cas concrets d’intégration des médias sociaux et de contenu connexe en ligne dans la stratégie de diffusion.
Prenons exemple sur 19-2. Les fans interagissent énormément sur Facebook durant et après l’émission. Lors de l’épisode lourd et tragique de la tuerie dans une école, l’équipe médias sociaux, les comédiens et des psychologues étaient réunis pour réagir aux commentaires du public sur Facebook. L’aguiche (teaser) de la dernière saison a été diffusé d’abord sur les médias sociaux. Un des épisodes a même été diffusé en primeur sur Facebook. Dans ce cas, les médias sociaux ont réellement servi de propulseur pour la série télé, disponible aussi en différé sur tou.tv. L’écoute en différé prolonge d’ailleurs la durée de vie d’un épisode.
Pour la série Mohawks Girls, diffusée sur les ondes de APTN et OMNI, l’intégration des médias sociaux a été considérée bien en amont des tournages, comme l’explique Deborah Day, productrice transmedia chez Innovate By Day. « Trois mois avant le tournage du premier épisode, nous avons analysé le scénario et le caractère des personnages pour créer une stratégie sur les plateformes sociales comme Facebook, Instagram et Twitter et du contenu accrocheur pour le public-cible. Ainsi, nous avons réussi à créer une communauté en ligne autour de la série avant même qu’elle ne soit en ondes. »
J’aime ma télé
Je suis une grande fan de télévision. Je fais la gestion de communauté de quelques émissions également. J’aime observer les comportements des gens avec et sur le web et les médias sociaux. Certaines personnes se livrent vraiment. Je suis chaque jour fascinée de constater que des gens prennent le temps d’interagir sur les réseaux sociaux pour parler de télé, donner leur opinion, commenter.
J’aime ma télé. Encore plus depuis qu’elle est sociale, mobile et en différé. Comme le disait Jean-Philippe Gauthier de Google : Le consommateur a redéfini la notion de « primetime ». C’est bien vrai.