Air France: Des punaises de lit à bord d’un vol Paris-Montréal
Un couple de Québécois a vécu une expérience très désagréable dans un vol Paris–Montréal le 17 septembre dernier: leurs sièges d’avion étaient infestés de punaises de lit.
Jacob et Miranda prenaient place à bord d’un appareil d’Air France. Après un moment, ils ont constaté la présence de petits insectes sur leurs sièges.
«J’étais sous le choc, les punaises grouillaient sous le velcro, raconte Jacob. On nous a demandé à la légère si c’était nous qui avions des « petits amis ».»
Sa conjointe 25 ans a été piquée près d’une vingtaine de fois durant le vol. «J’étais prise dans l’avion, sans possibilité de sortie. J’ai pleuré de découragement, surtout quand un insecte est tombé sur moi en ouvrant ma tablette. J’étais tellement stressée de contaminer mes choses. Je n’ai plus envie de reprendre l’avion.»
Ce n’est pas seulement un, mais au moins six sièges qui auraient été infestés. Une agente de bord aurait tenté de nettoyer l’endroit avec un simple produit désinfectant.
«C’est un grave fléau de santé publique, le personnel devrait être qualifié pour gérer la situation et nous conseiller pour éviter la propagation extérieure», soutient Jacob.
Procédures
Le personnel de bord leur aurait conseillé de placer leurs vêtements dans des sacs poubelles dehors durant deux jours pour éliminer le risque de contamination.
Doutant de l’efficacité de cette mesure, le couple a préféré se déshabiller complètement avant d’entrer chez eux.
Si le problème aurait pu survenir dans n’importe quelle ligne aérienne, reste que Miranda et Jacob ont vécu le pire vol de leur vie.
À ce jour, leur plainte demeure sans réponse officielle.
Incident isolé
Air France a indiqué par courriel à TC Media que «la présence de punaises de lit à bord des avions est extrêmement rare puisque la compagnie effectue une désinsectisation systématique de sa flotte (cabines et soutes) tous les 45 jours.»
Même son de cloche chez Swissport, responsable de l’entretien ménager de près d’une vingtaine de transporteurs à l’aéroport Montréal-Trudeau.
«On ne nous a jamais rapporté une telle problématique, indique le directeur, Serge Larue. Notre personnel est dans l’obligation d’aviser le transporteur de toute situation hors norme. Le nettoyage est bien défini, il n’y a pas de zone grise.»
L’entretien ménager d’un un vol international peut prendre jusqu’à deux heures. Une dizaine d’employés lavent les hublots et le dessus des tablettes, vérifient les pochettes, changent les housses de tête et ramassent les déchets.
Lorsqu’un rapport indique la présence d’insectes indésirables, le transporteur retire l’aéronef pour procéder à un traitement d’extermination.
Protocole requis pour les avions
La présence de punaises de lits dans les avions sera de plus en plus fréquente selon l’exterminateur d’expérience, Harold Leavey, étant donné l’ampleur du fléau dans les métropoles.
«Tous grands lieux publics devraient protéger les gens en ayant un protocole strict qui limite les risques de contamination et de propagation, dit-il. C’est sérieux, la pire chose à faire est de nier le problème. La propagation dans un avion peut être exponentielle.»
Pour éviter d’avoir à utiliser des produits chimiques toxiques pour la santé lorsque les bestioles sont découvertes par des passagers, M. Leavey croit qu’un traitement à la vapeur chaude réglerait la situation temporairement jusqu’à l’atterrissage.
Prévention
Par mesure préventive, l’expert recommande aux voyageurs de prendre du linge différent pour l’avion et de se changer dès l’arrivée, en prenant bien soin d’isoler les vêtements dans un sac de plastique avant de les laver et de les sécher à la chaleur.
«Une infestation de punaises de lit est très dure à vivre mentalement. Les gens ressentent de la honte, dorment mal et s’isolent. Lorsque le cas est traité rapidement et adéquatement, le problème disparaît.»
Le milieu hôtelier et les avions sont des environnements propices à la prolifération des parasites à cause de la succession de voyageurs aux diverses provenances. La Direction de la santé publique estime que 2,7% des habitations de la métropole seraient aux prises avec des punaises de lit.