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«Batman v Superman: L’aube de la justice»: Personne ne reste bon en ce monde

Étoiles: ***

Non, personne ne reste bon à Gotham City. Pas même Batman, ni Superman. Le dernier opus de DC Comics «Batman v Superman: L’aube de la justice» joue sur les frontières entre le bien et le mal, créant un flou à l’origine de l’intrigue.

Ils sont devenus à la fois le juge, le jury et le bourreau. Les deux superhéros qui glissent ici dans le désir de vengeance, au détriment de celui de la justice pour tous, font la loi, sans appel, dans cette superproduction alliant les deux lucratives franchises.

Le film à grand déploiement réalisé par Zack Snyder met en scène un affrontement entre les deux héros. La trame narrative s’ouvre en pleine commission parlementaire américaine alors que la sénatrice Finch questionne la suprématie des pouvoirs de Superman.

«Tout le monde était si captivé par ses pouvoirs que personne ne s’est demandé ce qu’il allait en faire», clame-t-elle devant l’insigne américain.

Batman
Bruce Wayne (Ben Affleck) n’est pas convaincu que la présence du superhéros à la cape rouge est sans risque. Sa force kryptonienne le met au-dessus des pouvoirs humains, et de ce fait de la justice.

Le héros vieilli et désabusé se dresse alors en antihéros. Bruce Wayne n’a vraisemblablement plus la stature de l’époque. On sent le poids des aventures antérieures qui pèse sur les épaules de l’homme.

Une vision plus humaine du personnage incarné par Ben Affleck appuie l’affrontement des deux héros qui devient celui de l’Homme et de Dieu.

Superman
«Batman v Superman» présente ce dernier d’une façon rarement exploitée. Le personnage incarné par Henry Cavill qui chausse généralement les souliers du bienveillant et du sauveur y est remis en question.

Ici, pas question de lui donner le Bon Dieu sans confession. L’ouverture du film fait d’ailleurs référence à «L’Homme d’acier» dans lequel les humains payeront les frais de l’affrontement de personnages issus des Kryptoniens.

On nous propose alors une adaptation nuancée du mythique personnage de Clark Kent qui en a vu d’autres. Cette fois-ci, le journaliste diurne du Daily Planet doit poursuivre sa destinée tout en débattant de son dévouement envers la population.

Dieu vs Humain
«Batman v Superman» met en scène l’opposition entre le noir et le bleu, le fils de Gotham contre le fils de Krypton, l’Homme contre Dieu.
«Si un homme ne peut tuer Dieu, le diable s’en chargera», lance Batman dans une tirade enflammée.

Les symboles judéo-chrétiens ne sont pas en reste. Les dialogues de Lex Luthor (Jesse Eisenberg) qui, en dernière partie, sont bourrés de référencements au divin sont soulignés par de grands chants choraux.

Acteurs
Chapeau d’ailleurs à Jesse Eisenberg qui a su incarner le président de LexCorp qui glisse du génie vers la folie. Une belle performance qui a fait taire les critiques qui s’étaient montrées hostiles à sa candidature.

Même constat du côté de Ben Afflek qui nous présente un Bruce Wayne différent de ceux incarnés par ses prédécesseurs.

Il perd toutefois sa crédibilité lorsqu’il revêt l’habit noir redessiné pour l’occasion. À sa décharge, le costume ressemble à celui du chevalier de l’apocalypse, ce qui lui confère à la base un peu de ridicule.

Esthétique
Le film qui met la table pour «La ligue des justiciers» prévu en 2017 reprend l’esthétique de Batman. L’utilisation de l’univers glauque est à propos dans cette fable où les personnages doivent eux-mêmes lutter contre leurs propres démons.

L’image oscille entre le soleil et la pénombre, comme le font les personnages entre le bien et le mal. Les costumes aussi sont sombres. Même Alfred, le doux protecteur de Batman, a délaissé son costard et sa chemise blanche pour une veste de cuir.

L’utilisation de la 3D est adéquate dans plusieurs scènes d’action qui en valent le détour. L’esthétique très sombre du film rend toutefois le visionnement difficile en raison des nuances de noir qui forcent l’œil en trois dimensions.

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