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Des québécois se mobilisent contre la loi 21

Un rassemblement de gens opposés à la loi 21 a eu lieu au parc Émilie-Gamelin./ Josie Desmarais Photo: Josie Desmarais

Près de quatre mois après son adoption, des citoyens et politiciens s’opposent toujours à la loi 21. Dimanche après-midi, des manifestations ont eu lieu dans quatre villes de la province pour s’opposer à la loi sur la laïcité. À Montréal, des citoyens et politiciens s’étaient rassemblés au parc Émilie-Gamelin.

L’Imam Fofana, du Conseil des Imams du Québec, estime que la loi ne reflète pas la réalité québécoise. Malgré le manque d’actions concrètes, il garde espoir aux partis libéraux et néo-démocrates qui se sont farouchement opposés à la loi 21.

De son côté, la fondatrice de Justice Femmes, Hanadi Saad, soutient qu’elle a honte des partis en lice. «Ils ne veulent pas perdre des votes, j’ai honte des partis politiques parce qu’ils ont le devoir de protéger tous les citoyens.»

La candidate néo-démocrate, Zahia El-Masri, a pris la parole au rassemblement. «Je suis outrée en tant que Québécoise qu’il y ait une loi que mon gouvernement a passée, une loi qui enfreint mes droits et mes libertés et qui vient cibler les minorités», a-t-elle déclaré à la foule. Malgré le fait que le chef de son parti Jagmeet Singh a dit qu’il ne contesterait pas la loi provinciale, la candidate fédérale dit vouloir collaborer avec le gouvernement provincial pour «faire valoir la charte de la liberté».

Portant des macarons #NL21 pour «non à la loi 21», le candidat indépendant Hassan Guillet, le député de Québec solidaire Sol Zanetti et le chef du Parti Vert du Québec, Alex Tyrell ont aussi pris la parole pour appuyer le mouvement contestataire.

«Qu’on arrête de nous diviser, nous voulons un Québec qui nous ressemble et nous rassemble», a sommé M.Guillet. «Quand on nous dit que nous avons le support de la majorité du Québec, ça me fait sourire, parce que c’est comme la neige du Québec, ça fond rapidement», a déclaré M. Guillet.

Montée de crimes haineux et de discrimination

Amar Sissi/ Josie Desmarais

Amar Sassi est étudiante en enseignement primaire à l’UQAM. Depuis l’adoption de la loi 21, elle est démotivée. Ses notes ont baissé et l’ambiance dans ses salles de classe a changé, déclare-t-elle. «Je sens que tout le monde me regarde autrement comme si je n’avais pas le droit d’être là. Moi je ne vais pas convertir mes élèves, je vais les aider à vivre dans un Québec qui accepte la diversité, qui accepte l’autre tel qu’il est», indique-t-elle.

La fondatrice de Justice Femmes Hanadi Saad, qui travaille pour contrer la discrimination envers les femmes estime que la loi 21 «a ouvert les portes à la discrimination». Depuis la proposition du projet de loi, elle observe plus de crimes haineux et de discrimination envers les femmes musulmanes. Selon elle, plusieurs femmes victimes de crimes haineux n’ont plus confiance au système. «Il y a une ambiance générale de ne plus avoir confiance au système en disant, “si on a un gouvernement qui légitimise la discrimination, pourquoi porter plainte?”»

Madame Saad remarque que certains employeurs des secteurs privés sont maintenant plus discriminatoires envers les personnes portant des signes religieux. «Certains employeurs se permettent de demander à leurs employés de retirer leur voile durant les heures de travail, surtout dans les garderies privées» fait-elle valoir.

Adoptée en juin dernier, la loi interdit le port de signes religieux pour les personnes en position d’autorité.

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