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COVID-19: crainte d’une pénurie d’immunoglobulines au Québec

Photo: digicomphoto/123RF

En raison de la pandémie de COVID-19, le Québec pourrait rencontrer des problèmes d’approvisionnement et de production d’immunoglobulines, ce qui influencerait ses réserves. En réponse à ce scénario et sur demande du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) a publié des recommandations sur les conditions d’usages pour chaque indication nécessitant des immunoglobulines, le tout en fonction des niveaux de réserves.

Les préparations d’immunoglobulines humaines non spécifiques (IG) sont extraites du plasma humain provenant de dons de sang. Elles sont principalement utilisées pour des patients ayant besoin d’anticorps supplémentaires dans le traitement de certaines maladies notamment en immunologie, en neurologie, en hématologie et pour d’autres indications. Le Canada ne possédant pas de laboratoire de fractionnement, la plupart des fournisseurs d’IG se trouvent aux États-Unis ou en Europe, entraînant ainsi des risques de pénuries dans un contexte pandémique comme celui de la COVID-19.

Dans un contexte de pénuries d’immunoglobulines, l’INESS définit 4 niveaux de ses réserves allant du vert (réserves satisfaisantes), vert lime (réserves réduites, suffisantes, mais avec signaux de dépassement), jaune (réserves réduites pour une période brève ou prolongée) au rouge (pénurie grave et prolongée).

Les usages des immunoglobulines sont ainsi définis pour chaque indication selon le niveau de réserves. Des recommandations que devront suivre les établissements de santé du Québec, «en collaboration avec leur comité de gestion des pénuries de sang».

Dans un document intitulé «Validation du cadre de gestion des pénuries d’immunoglobulines humaines non spécifiques» et dans le cadre d’un plan d’urgence de pénuries d’immunoglobulines, les règles d’usages pour 12 indications sur 30 s’avèrent optimales et demeurent inchangées. En revanche, l’INESSS recommande des modifications pour 18 autres indications, dont l’ajout du syndrome inflammatoire multisystémique de l’enfant ayant un lien temporel avec la COVID-19, qui devra recevoir les mêmes usages que pour la maladie de Kawasaki. Ces modifications de l’utilisation des immunoglobulines dans le cadre du traitement de ces maladies sont principalement observées dans le contexte d’un niveau jaune ou rouge. L’INESS précise que «des considérations éthiques ont également été identifiées».

Dans son rapport, l’INESSS ne recommande pas comme suggéré par le MSSS, la création d’un niveau alternatif entre le niveau jaune et rouge. L’institut suggère toutefois de modifier la définition des niveaux jaune et vert lime dans le contexte pandémique. Cela permettrait de réduire selon l’INESSS l’utilisation d’immunoglobulines de 20 à 50% pour le niveau jaune et de 5 à 20% pour le vert lime.

Pour l’INESSS, «dans le contexte d’une diminution de la disponibilité des réserves ou d’une pénurie d’Ig, ces travaux favoriseront une utilisation juste et équitable de ces produits afin de maximiser la santé et le bien-être des personnes qui en ont le plus besoin au Québec.»

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