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Centre-Sud: un camp d’itinérants évacué, un «pacte social» réclamé

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Photo: Josie Desmarais/Métro

Un camp d’itinérants situé au coin de Notre-Dame et Iberville dans le quartier Sainte-Marie a été démantelé, mardi matin, par la ville de Montréal. De la dizaine de personnes itinérantes qui composaient le camp, seules cinq étaient présentes lors de l’opération du jour. L’organisme Spectre de rue décrit ces démantèlements comme inutiles tandis que Québec solidaire appelle à l’application d’un «pacte social».

La ville soutient que de tels campements ne sont pas une solution sécuritaire ni durable pour les personnes en situation d’itinérance et ils ne peuvent pas être tolérés lorsque des risques sont identifiés, notamment en matière d’incendie. Le Ministère des Transports du Québec, auquel appartient le terrain du camp, a émis un avis d’éviction et les campeurs ont été prévenus par un représentant du Ministère et le Service de police de la ville de Montréal (SPVM) le 8 juillet dernier.

Entre le 8 et 13 juillet 2021, des intervenants et des policiers ont assuré un suivi auprès de la dizaine de personnes présentes sur les lieux afin de favoriser son référencement et sa relocalisation vers des services. Lors du démantèlement de ce matin, 5 personnes étaient toujours présentes sur les lieux. Des intervenants sociaux et équipes spécialisées ont référé ces personnes aux ressources d’hébergement d’urgence disponibles. De l’entreposage et du transport leur ont également été offerts.

Ville de Montréal

La ville précise que le 1er juillet dernier, le Service de sécurité incendie de Montréal (SIM) est intervenu sur les lieux en raison d’un incendie qui a détruit 2 tentes.

Pour l’organisme Spectre de rue, dont l’un des objectifs est de soutenir les démarches des personnes marginalisées vers l’intégration sociale, de tels démantèlements sont inutiles.

«Nous ce qu’on demande, c’est de la tolérance au niveau des camps. Les gens font juste se faire démanteler, et puis ils vont ailleurs. C’est du travail inutile, ce sont des ressources et de l’argent qui pourraient être mis ailleurs. C’est toujours déraciner des personnes de leur milieu pour les envoyer nulle part ailleurs», explique l’un des travailleurs du milieu, Philippe-Olivier Therrien.

M. Therrien ajoute que la plupart des personnes ne souhaitent pas vivre dans les ressources. Ainsi, lors d’un démantèlement les organismes perdent parfois le contact avec les itinérants. «Quand la police et la ville font des démantèlements, ils offrent souvent les taxis mais pour aller où? Ces gens-là se déplacent tout le temps donc nous on perd contact avec eux, et cela les met plus à risque car ils ont moins d’aides, c’est vraiment dommage.»

QS défend l’application d’un «Pacte social»

Avec cette énième évacuation de camps d’itinérants, Québec solidaire met en avant l’importance d’un «Pacte social» dont l’objectif est d’accompagner les personnes itinérantes et d’éviter les démantèlements à répétition au courant de l’été.

«Ce n’est pas viable de chasser les campeurs vers un autre campement jusqu’au prochain démantèlement. Une constellation d’enjeux comme la crise sanitaire et la crise du logement expliquent leurs multiplications et accentuent les défis déjà existants. Face à ces enjeux, il faut choisir une attitude socialement responsable et ce n’est pas de procéder à des démantèlements en série.»

Alexandre Leduc, député d’Hochelaga-Maisonneuve et responsable pour Québec solidaire en matière de lutte contre l’itinérance

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