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Logements sociaux: front commun contre le financement du privé

Bâtiment patrimonial
Un logement social de 23 unités verra le jour dans un bâtiment patrimonial du Sud-Ouest. Photo: Nicolas Brasseur/Métro

Cinq organismes s’opposent à l’amendement d’une loi qui autoriserait le financement public de projets de logements sociaux privés via le programme AccèsLogis, sans garantie d’abordabilité. Des logements pourraient être financés puis revendus à des fins spéculatives, craint-on. Les seuls logements abordables qui devraient être financés sont ceux à vocation sociale et communautaire, réclament-ils.

Le regroupement craint que Québec crée un programme consacré au développement du logement social par le secteur privé à but lucratif, comparable à ceux mis en place au fédéral. L’amendement gouvernemental survient alors que la spéculation et les rénovictions entraînent une augmentation importante des prix des loyers. Surtout à Montréal, où le phénomène fait régulièrement les manchettes.

Utiliser les fonds publics pour du logement privé, c’est du gaspillage.

Alain Marcoux, président de l’Association des groupes de ressources techniques du Québec (AGRTQ)

«Un dollar investi dans le logement communautaire, ce n’est pas la même chose qu’un dollar investi dans le privé, fustige le président de la Confédération québécoise des coopératives d’habitation (CQCH), Jacques Côté, lors d’une conférence de presse devant l’Assemblée nationale, jeudi. Les investissements dans le logement coopératif ont des retombées sociales et économiques importantes dans toutes les régions.»

Augmentation du financement

L’absence des logements sociaux dans le discours d’ouverture de la session parlementaire froisse les organismes. Un soutien accru est demandé dès l’annonce de la mise à jour financière, prévue pour le 25 novembre. Lors de son élection, la CAQ a promis la construction de 15 000 logements sociaux. Près de 3750 auraient été construits à l’heure actuelle.

«Le sous-financement du développement de logements sociaux et communautaires bafoue les obligations du gouvernement du Québec, commente Véronique Laflamme, la porte-parole du FRAPRU (Front d’action populaire en réaménagement urbain). La rareté de logements locatifs et la spéculation immobilière entraînent des hausses de loyer faramineuses et des évictions souvent illégales, laissant sur le carreau un nombre croissant de locataires.»

Objectif hors de portée?

Les trois partis d’opposition principaux, également présents à la conférence de presse, demandent plus de financement pour les logements sociaux à travers le programme AccèsLogis, sans passer par le privé.

«Non seulement la CAQ est à des années-lumière d’avoir rempli son objectif, mais en plus, elle n’a annoncé presque aucun logement supplémentaire pour les prochaines années, dénonce le représentant de Québec solidaire en matière d’Habitation, Andrés Fontecilla. Toutes les municipalités du Québec demandent un réinvestissement dans AccèsLogis. Quand est-ce que la ministre Laforest va enfin comprendre le message?»

Pour sa part, le Parti québécois demande à ce que 25 000 logements soient construits au cours des cinq prochaines années. Selon la députée Véronique Hivon, le «manque de vision en habitation de la CAQ est tel que la seule idée qui semble émerger, c’est d’investir dans le logement privé, sans garantie de pérennité de logement abordable».

La construction de logements sociaux est un enjeu crucial dans la course à la mairie de Montréal. D’ailleurs, plusieurs organismes ont manifesté afin que des engagements «clairs et ambitieux» sur la question soient adoptés, au début du mois d’octobre.

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