Des incitatifs pour recruter 18 000 éducatrices d’ici 2026
De nouvelles mesures visant à recruter 18 000 nouveaux éducateurs et éducatrices dans le réseau des services de garde éducatifs à l’enfance d’ici 2026 ont été annoncées conjointement par le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, et le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet. 7000 travailleurs déjà dans le réseau pourront se former et se requalifier en éducateur ou éducatrice qualifié ce qui permettrait aux services de garde de compter 25 000 éducatrices supplémentaires en 2026. Ces mesures totalisent un investissement de 295 millions de dollars.
Des incitatifs boursiers permettront aux étudiants qui choisissent le cursus de Techniques d’éducation à l’enfance de recevoir à chaque fin de session terminée 1 500 $, soit 9 000 $ à la fin du DEC (3 ans). Cette mesure fait suite à l’opération main-d’œuvre du gouvernement annoncée en novembre dernier, qui indiquait que des bourses seraient offertes dans certains secteurs stratégiques. La mise en place est prévue dès septembre 2022. «On est au moment où les jeunes pensent à ce qu’ils souhaitent faire au cégep. Évidemment, je vais en profiter pour leur dire “on a besoin de vous autres”. C’est un métier passionnant, gratifiant et beaucoup plus valorisé», a souligné le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe.
Le plan prévoit aussi de reconnaître les acquis et les compétences de 7000 travailleurs déjà dans le réseau. Le gouvernement entend soutenir financièrement les employeurs afin que des employés puissent obtenir une attestation d’études collégiales (AEC). «Cela permettra au personnel éducateur d’être libéré pour compléter un dossier de candidature, de se préparer aux évaluations et de suivre les formations manquantes, le cas échéant, tout en maintenant le lien d’emploi avec l’employeur.» Le gouvernement vise donc un total de 25 000 éducatrices qualifiées supplémentaires dans le réseau d’ici 2026.
Le gouvernement souhaite attirer les nouveaux retraités du secteur avec la mise en place d’une prime salariale de 6,6% pour ceux qui choisiraient de revenir donner de l’aide aux éducatrices en place, le temps que les nouvelles cohortes intègrent le réseau. «Elles [les éducatrices] sont épuisées, elles ont besoin d’aide alors il faut être attractif», a expliqué le ministre Lacombe. Cette mesure temporaire sera en vigueur jusqu’en mars 2023.
Nouvelles formations pour des futurs travailleurs
Le ministre de la Famille et le ministre de l’Emploi misent aussi sur les personnes qui voudraient se réorienter dans le secteur de la petite enfance ayant un diplôme pertinent pour le domaine. C’est aussi le cas pour les personnes immigrantes diplômées à l’étranger. Pour cela, les ministres veulent faciliter leur arrivée dans le réseau en leur offrant une formation d’appoint et une formation de spécialisation, accessible dès septembre 2022.
Dès mars, une toute nouvelle formation de 90 heures verra le jour. Celle-ci vise à pourvoir rapidement des emplois de personnel éducateur non qualifié. L’allocation de 475 $ par semaine annoncée en novembre dernier pour les personnes sans emploi qui s’inscrivent dans une formation dans un des secteurs visés pourra être accordée pour cette formation.
Une campagne web et télévisuelle sera diffusée dès le 17 janvier. Nommée «Pour que nos trésors grandissent forts», la campagne vise à promouvoir le métier d’éducatrice et d’éducateur de la petite enfance et invite à ce que des choix de carrière soient faits en ce sens.
Mesures bien accueillies
L’effort du gouvernement «d’amener de nouvelles éducatrices dans le réseau des CPE et attirer une relève qualifiée» est salué par la Centrale des syndicats du Québec (CSQ). «Il s’agit d’un effort concret pour assurer et maintenir la qualité des services dans le réseau des CPE», a commenté la vice-présidente de la CSQ, Line Camerlain, par communiqué.
Cependant, la centrale espère qu’aucun compromis sur la qualité de la formation offerte ne sera concédé. «En effet, nous insistons sur l’importance d’offrir une formation la plus complète qui soit et, pour nous, la référence devrait être le diplôme d’études collégiales (DEC)», a dit Mme Camerlain.