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Anglade accuse le gouvernement d’imposer la loi 101 en douce

Anglade Dawson
Dominique Anglade, cheffe du Parti libéral du Québec, discute avec des étudiants du collège Dawson. Photo: Alicia Casteras

En visite au collège Dawson ce jeudi 23 février, la cheffe du Parti libéral du Québec, Dominique Anglade accuse le gouvernement Legault d’imposer la loi 101 et de prioriser les établissements francophones, après avoir rétropédalé concernant le financement du projet d’agrandissement du cégep anglophone Dawson.

«Le gouvernement est en train de faire par en arrière, ce qu’il n’est pas capable de faire en avant» clame Dominique Anglade, cheffe du Parti libéral du Québec, au milieu de l’une des cafétérias du collège Dawson situé à Westmount. «Pourtant, on a été extrêmement clair, la loi 101, on ne veut pas qu’elle s’applique aux Cégeps» rappelle Anglade. «C’est hypocrite de la part de la Coalition (avenir Québec) de dire que ce n’est pas ce qu’ils font, alors que c’est exactement ça» affirme-t-elle.

Mercredi, après avoir d’abord fermé la porte au projet de la loi 101, dont le but était d’empêcher les étudiants francophones et allophones de fréquenter un cégep public anglophone, le gouvernement a également adopté un amendement pour obliger tous les étudiants des cégeps anglophones à réussir trois cours donnés en français, afin d’obtenir leur diplôme.

Quelques jours auparavant, le collège Dawson, plus grand cégep anglophone du Québec, s’était vu refuser un financement de 100 millions de dollars, pourtant évoqué de longue date par le gouvernement, pour réaliser les travaux nécessaires à son expansion, Legault souhaitant plutôt favoriser les cégeps francophones.

De son côté, la directrice générale de Dawson, Diane Gauvin, se dit «enragée» à la suite de la proposition de la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann, de regarder «d’autres options moins coûteuses» comme la location de nouveaux locaux à la place des travaux. «On ne parle pas d’avoir plus d’étudiants, on veut plus de place pour ceux déjà existants», précise Diane Gauvin. «Ces travaux d’agrandissement sont absolument essentiels, et nos étudiants sont traités de façon inéquitable par rapport aux autres cégeps, c’est discriminatoire» conclut-elle.

La décision finale d’aller de l’avant ou non avec le projet d’agrandissement de Dawson sera dévoilée lors du dépôt du prochain budget du Québec, dans le Plan québécois des infrastructures (PQI).

Mobilisation étudiante et pétitions

En plus d’une pétition mise en ligne sur le site web de l’Assemblée nationale du Québec, pour demander au gouvernement de financer les travaux d’agrandissement, le Syndicat étudiant de Dawson a aussi lancé une pétition qui rassemblait jeudi 23 février à midi 4000 signatures d’étudiants francophones et anglophones du cégep, ainsi que des étudiants du secondaire, concernés eux aussi pour leur avenir.

De gauche à droite: Shirin Hinojosa Violante, Adelka Felcarek-Hope et Daniela Diaz Jimenez, représentantes du syndicat étudiant de Dawson.

«Le gouvernement divise deux langues et priorise les gens qui parlent français. C’est un genre de discrimination et ça fait un gros poids sur nous» explique Daniela Diaz Jimenez, représentante des étudiants en technique du cégep Dawson et étudiante de 25 ans d’origine péruvienne. «Ici, à Dawson, on a des anglophones, des francophones et des allophones. C’est un gros mélange ethnique de plein de communautés qui cohabitent. Il ne faut pas nous diviser» ajoute Shirin Hinojosa Violante autre représentante du syndicat, 19 ans, d’origine mexicaine. «On sait que l’anglais est une langue vraiment pratique. On aime le parler et on à choisit volontairement de rester ici. Mais on a vraiment pas assez d’espace» réplique Adelka Felcarek-Hope, étudiante de 19 ans tchèque et coréenne, représentante des étudiants en science de Dawson.

«Il y a des jours à 8h, lorsqu’on arrive tous depuis l’entrée du métro, il y a des files jusqu’à l’extérieur pour pouvoir rentrer» explique Daniela Diaz Jimenez. «À la cafétéria, tu dois attendre que des tables se libèrent pour pouvoir manger avec tes amis» ajoute l’étudiante. «On est souvent arrêtés dans les escaliers, car il y a trop de monde ramassé au même endroit et il peut y avoir des accidents» précise Adelka Felcarek-Hope, qui évoque aussi que le 2étage est trop petit et le manque de place dans les salles.

«Les embouteillages dans l’établissement sont malades, on a besoin des travaux pour travailler confortablement. Il y a d’autres établissements où cette situation ne serait pas acceptée. Pourquoi nous oui ?» s’interroge enfin Shirin Hinojosa Violante.

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