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Montréal-Nord veut garder son centre de jour en itinérance

Françoise Bouchard dans les locaux de l'Amour en actioné
Françoise Bouchard espère que le financement sera maintenu, pour que le centre de jour puisse poursuivre ses activités. Photo: Anouk Lebel/Métro

Devant une possible réduction du financement, l’organisme l’Amour en action et les élues se mobilisent pour maintenir le centre de jour qui vient en aide aux personnes en situation d’itinérance à Montréal-Nord depuis plus d’un an.

L’organisme établi dans le sous-sol de l’église Saint-Rémi a demandé un budget «idéal» de 900 000 $ dans le cadre d’un programme fédéral administré par le CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, dans l’espoir de pouvoir étendre ses services de jour et ainsi de répondre à la demande croissante.

L’assistante-directrice, Françoise Bouchard, ne s’attendait pas à obtenir la totalité du montant demandé. Elle est toutefois «tombée de haut» quand le CIUSSS a annoncé à l’équipe que seulement 50 000 $ pourraient lui être accordés à partir de la fin mars. L’an dernier, l’organisme avait pourtant reçu 150 000 $.

«On s’attendait à recevoir au moins autant, peut-être même un peu plus», laisse-t-elle tomber.

Elle espère que le CIUSSS changera son fusil d’épaule lors d’une rencontre prévue le 8 mars, sans quoi le centre de jour pourrait cesser ses activités.

Une demande croissante

Chaque soir, les quelque 30 lits de la halte-chaleur sont occupés, si bien qu’en tout et partout, 400 personnes ont fréquenté le centre de jour depuis juin, soutient Mme Bouchard.

«La pandémie a chassé les gens du centre-ville. Quand tout a fermé, ils sont revenus vers des endroits qu’ils connaissent», explique-t-elle.

Le financement du fédéral permettait de payer une partie des frais du loyer ainsi que le salaire de deux intervenantes et d’une cuisinière. S’il est réduit du tiers, l’organisme pourra seulement payer une intervenante sociale.

«On a besoin de la cuisinière. Les gens viennent voir l’intervenante sociale quand ils viennent manger», plaide Mme Bouchard.

Avec les programmes COVID qui prennent fin, on craint de ne plus avoir assez de financement pour offrir nos services. On sait pourtant que les besoins sont grands.

Françoise Bouchard

Des élues préoccupées

La mairesse de Montréal-Nord, Christine Black, est préoccupée par une potentielle réduction du financement et des services.

«C’est très surprenant comme décision, a-t-elle déclaré en entrevue téléphonique. Ça me préoccupe parce qu’Amour en action fait un travail important auprès des personnes en itinérance. Avec la pandémie, l’itinérance cachée est devenue visible.»

Elle rappelle qu’au cours des deux dernières années, des personnes ont élu domicile derrière la bibliothèque Henri-Bourassa, puis sur un terrain vague de la rue de Charleroi.

Pour la députée de Bourassa-Sauvé, Paule Robitaille, il n’est plus de possible de nier que l’itinérance existe à Montréal-Nord.

«C’est fondamental que l’Amour en action ait un financement adéquat. C’est notre seul organisme en itinérance. C’est inadmissible qu’ils reçoivent moins de financement quand la demande augmente», a-t-elle soutenu.

De son côté, le CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal indique que l’analyse des demandes financières est toujours en cours avec l’ensemble des organismes. «Par respect du processus régulier d’analyse et d’ajustements, il n’est pas possible de donner plus de détails pour l’instant», écrit-on dans un courriel.

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