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Le Québec peut accueillir 10 000 réfugiés ukrainiens

Une manifestation visant à dénoncer l'invasion russe de l'Ukraine s'est déroulée dimanche après-midi au centre-ville de Montréal. Photo: François Lemieux/Métro

Alors que l’assaut de la Russie en Ukraine s’intensifie et que plus d’un demi-million de réfugiés ukrainiens ont fui vers les pays limitrophes, Montréal pourrait être une ville d’accueil pour des réfugiés ukrainiens dès le mois prochain. 

C’est ce qu’estime le directeur général des Services communautaires pour réfugiés et immigrants (SCRI), Miguel Arévalo.

Le gouvernement du Canada s’est déjà dit prêt à accueillir des réfugiés, tandis que Québec a offert son «entière collaboration» à Ottawa. Le premier ministre François Legault s’est engagé à accueillir des réfugiés ukrainiens «dans les semaines et les mois à venir».

Cependant, Miguel Arévalo affirme qu’il n’a toujours pas reçu de directives, ni de la part des ministères provinciaux ou fédéraux ni de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI). 

Les réfugiés principalement accueillis à Montréal?

Selon Miguel Arévalo, le Québec a la capacité d’accueillir de 5000 à 10 000 Ukrainiens.

C’est sûr que c’est plus facile à Montréal, car il y a tous les services gouvernementaux et des organismes. Mais avec des programmes spéciaux, on pourrait les accueillir en région aussi.

Miguel Arévalo

Logement, meubles, vêtements, francisation, éducation, activités et questions administratives… beaucoup d’aspects devront être pris en compte pour la bonne intégration des réfugiés, souligne M. Arévalo. «C’est tout une structure qui existe déjà dans le système de la ville. Il faudra mettre en branle une bonne équipe de travail pour les accueillir», ajoute-t-il.

Un dossier prioritaire, mais pas de programme spécial

Aucun programme spécial comme celui déployé pour l’accueil permanent de 25 000 réfugiés syriens n’a été annoncé par le gouvernement pour les Ukrainiens. Sans un tel programme, les dossiers des réfugiés devront être évalués au cas par cas, mentionne l’avocat spécialisé dans les questions d’immigration Gjergji Hasa.

Ottawa indique toutefois donner la priorité aux demandes d’immigration en provenance d’Ukraine afin de permettre aux Ukrainiens fuyant le pays d’être rapidement en sécurité. Selon le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Sean Fraser, environ 4000 dossiers ont ainsi été traités en priorité depuis le début du conflit avec la Russie.

Fin du visa obligatoire demandée

S’il compte éliminer des frais administratifs pour les demandeurs ukrainiens et prolonger le statut de ceux se trouvant déjà au Canada, le gouvernement fédéral ne s’est toutefois pas engagé à mettre fin au visa obligatoire, comme le demandent le Bloc québécois, le Parti conservateur et le Nouveau Parti démocratique.

C’est aussi la demande que formule la présidente de l’Association québécoise des avocats et avocates en droit de l’immigration, Me Stéphanie Valois, et ce, pour permettre aux citoyens ukrainiens de voyager au Canada avec une autorisation de voyage électronique (ETA). Actuellement, le Canada exige un visa pour tous les citoyens ukrainiens qui veulent voyager ici. «Cette obligation nécessite un envoi du passeport dans une ambassade canadienne pour que le visa puisse y être apposé», explique-t-elle dans un communiqué publié mardi. 

L’ETA peut s’obtenir beaucoup plus rapidement et sans exigence d’envoi du passeport dans une ambassade canadienne. «Cette mesure permettrait également à toutes les personnes en attente de résidence permanente de venir au Canada et de finaliser leur demande à partir de notre pays», précise-t-on. 

Deuxième plus grande diaspora ukrainienne 

Lorsqu’on demande à Miguel Arévalo pourquoi les Canadiens semblaient plus ouverts à accueillir des réfugiés ukrainiens que syriens, par exemple, celui-ci rappelle que le Canada accueille la deuxième plus grande diaspora ukrainienne dans le monde, après l’Ukraine et la Russie. 

En effet, cela représente plus de 1,3 million de personnes, selon le recensement canadien de 2016.

C’est une partie de la culture canadienne.

Miguel Arévalo

Toutefois, celui qui travaillait au sein d’un autre organisme au moment de l’accueil de réfugiés syriens en 2019 se rappelle que des efforts importants avaient aussi été déployés. «Je serai content qu’on donne le même traitement aux Ukrainiens qu’aux Syriens, car pour moi, on les a très bien accueillis», estime-t-il. 

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