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Ahuntsic: une garderie aux prises avec des dindons sauvages

Les dindons sauvages n'ont pas peur de s'approcher des fenêtres de la garderie. Photo: Ph" Courtoisie CPE Domaine Saint-Sulpice

Intimidation, épandage d’urine de loup, dispositif sonore ou lumineux, le CPE Domaine Saint-Sulpice ne sait plus à quel saint se vouer face aux cinq dindons sauvages qui s’invitent, tous les jours, dans la vie des 78 enfants de l’établissement.

Depuis deux ans, en plus d’intimider les petits, les bêtes laissent derrière elles des excréments qui rendent la cour de la garderie complètement inutilisable. La directrice du CPE, Nancy Morin, dit avoir frappé à toutes les portes pour demander de l’aide, mais rien n’a fonctionné.

«On fait face à une impasse. Que ce soit au niveau du ministère de la Faune, de l’arrondissement, de la Ville de Montréal, il n’y a personne vraiment qui s’occupe de ça. Tout le monde nous dit que ce n’est pas de leur ressort», déplore Mme Morin.

«Ils n’ont pas peur de l’humain. On peut être à côté d’eux, les toucher et ils ne bougent pas», constate Nancy Morin.

Une conseillère de l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville aurait promis de «regarder» la situation et d’aider financièrement le CPE, selon Mme Morin, mais rien n’a été fait.

La Ville n’intervient pas pour des animaux sauvages libres, car ils sont souvent de passage seulement.

Salima B., agente de communication de l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville

La Ville semble être bien au courant du problème et offre des conseils aux résidents du quartier pour, dit-elle, une «coexistence harmonieuse avec le dindon sauvage».

Pourtant, la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune permettrait à la garderie de les abattre, ces intrus. «Mais, c’est contre notre pédagogie», indique Mme Morin. L’option la plus envisageable serait de déplacer les dindons sauvages, mais cela prend un permis qui coûte 400 $.

«J’ai fait la demande de permis, précise Nancy Morin. Le problème, c’est que je n’ai aucune idée de la date à laquelle on pourra me le livrer. Les délais sont longs.»

En plus du coût du permis, la direction du CPE devra engager une compagnie pour le déplacement de ces animaux, ce qui pourrait entraîner une dépense supplémentaire de 2000 $.

Sauvé par la tempête

La tempête qui s’abat sur Montréal actuellement pourrait avoir grandement aidé l’établissement. Nancy Morin dit ne pas avoir vu les dindons aujourd’hui après avoir nettoyé la cour du CPE juste avant la tombée de la neige.

S’ils pouvaient disparaître comme par magie, ce serait le plus beau cadeau de Noël pour les enfants.

Nancy Morin, directrice du CPE Domaine Saint-Sulpice

Mais la propriétaire du CPE pense qu’ils vont revenir puisque cela fait plus de deux ans qu’ils rôdent dans le quartier.

Mme Morin calcule que toute cette histoire pourrait lui coûter de 3000 à 4000 $.

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