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COP15: quatre choses à retenir de l’accord final

Le ministre chinois de l'Environnement, Huang Runqiu, encadré du ministre canadien de l'Environnement, Steven Guilbeault, et de la secrétaire exécutive de la Convention sur la diversité biologique de l'ONU, Elizabeth Maruma Mrema. Photo: Getty Images, Andrej Ivanov.

Les 195 pays membres de la 15e conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP15) à Montréal ont approuvé un texte de 23 objectifs tôt ce matin, qui vise à protéger la nature d’ici à 2030.

C’est à 3h30 du matin cette nuit que le Cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal a été adopté. Un accord qualifié «d’historique» par le ministre de l’Environnement canadien Steven Guilbeault. Voici ce qu’il faut retenir sur cette nouvelle entente mondiale.

Protéger 30% de la planète

C’est l’objectif phare de l’accord: protéger «au moins 30% des terres, des eaux intérieures et des zones côtières et marines» afin de renforcer «l’intégrité et la connectivité écologique». Cette dernière désigne le degré de connexion entre les différents milieux naturels au sein d’un même espace.

En plus d’être protégés, les écosystèmes terrestres et marins dégradés feront «l’objet d’une restauration effective».

Ces 30% représentaient toutefois un minimum à atteindre pour certains scientifiques et certaines ONG, qui espéraient atteindre les 50%. Rappelons qu’actuellement 17% des terres et 8% des mers sont protégées dans le monde.

Respecter le droit des peuples autochtones

Parmi les mesures qu’il contient, l’accord permet de reconnaître et de respecter «les droits des populations autochtones et des communautés locales, y compris sur leurs territoires traditionnels».

Le respect de leurs droits concerne notamment la récolte et le commerce des espèces sauvages, qui devra respecter et «protéger les usages coutumiers durables» des peuples autochtones et des communautés locales. Leur représentation et leur participation dans la prise de décision sont aussi évoquées.

Fournir des aides internationales

Un fonds d’affectation à la biodiversité sera créé pour venir en aide aux pays en développement et moins avancés. Il atteindra au moins 20 milliards de dollars par an d’ici 2025, et au moins 30 milliards d’ici 2030.

Ce fonds devra être financé par les pays les plus développés, mais aussi par «des pays qui assument volontairement les obligations des pays développés». Cette précision permettrait éventuellement d’intégrer au fonds un pays comme les États-Unis, non-signataire de la Convention.

Réduire la pollution globale

L’objectif sept de l’accord vise à réduire les risques de pollution, d’ici à 2030, «à des niveaux qui ne sont pas nuisibles à la biodiversité».

Une place est d’ailleurs faite au risque global lié aux pesticides et aux produits hautement dangereux, qui seront «réduits de moitié au moins», notamment par la lutte contre les parasites. Cependant, aucun point ne concerne précisément la limitation de la quantité répandue de pesticides dans la biodiversité.

De plus, cette réduction devra tenir compte de la «sécurité alimentaire et des moyens de subsistance».

La colère des pays africains

L’adoption du Cadre mondial pour la biodiversité a été jugée trop rapide par certains pays africains comme le Cameroun, qui a qualifié l’adoption de l’accord de «passage en force».

L’Ouganda a dénoncé la manière dont l’accord a été organisé, indiquant un manque de temps pour pouvoir analyser les textes, fournis la veille.

La République démocratique du Congo a quant à elle exprimé en début de plénière qu’elle se voyait «dans l’incapacité d’appuyer l’adoption du cadre mondial pour la biodiversité dans son état actuel».

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