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9 choses que vous ne saviez (peut-être) pas sur Expo 67

Photo: Archives de la Ville de Montréal

Vous pensiez tout savoir à propos d’Expo 67, qui fêtera jeudi ses 50 ans? Détrompez-vous! Métro a déniché deux passionnés qui vont vous surprendre (du moins, on espère!)

1. Une pub qui frappe
Pour attirer les visiteurs Américains, les organisateurs de l’Expo ont conçu une publicité écrite audacieuse montrant le pavillon de l’URSS et qui dit ceci: «Regardez ce que les Soviétiques construisent à 40 milles des USA». «Cette pub eu a eu un effet énorme», affirme le politicologue Claude Latour. Une opinion partagée par Roger La Roche qui occupe une partie de sa retraite à exhumer des Archives nationales près de 18 000 articles et 9000 pages de documents officiels concernant l’Expo 67 pour son blogue Villes éphémères. Mention importante: si en 1967, le plus fort de la guerre froide était passé, la crise des missiles de Cuba datait d’à peine 5 ans.

 

2. L’une des plus visitées
Les organisateurs d’Expo 67 comptaient recevoir 26 millions de visiteurs. Secrètement, ils rêvaient d’en avoir 35 millions. Ils se sont bien trompés. Les tourniquets ont tourné à 50 millions de reprises, soit 2,5 fois la population du Canada à l’époque. «L’Expo d’Osaka au Japon en 1970 aura attiré plus de visiteurs. Mais en proportion de la population du pays hôte, Expo 67 a été jusqu’ici l’exposition universelle qui a remporté le plus de succès», souligne M. Latour, qui précise que c’est grâce au Passeport d’entrée qui permettait de revenir souvent.

3. Des mythes persistants
Plusieurs faussetés persistent au sujet d’Expo 67, déplore Roger La Roche. «Le mythe principal consiste à dire que la terre extraite des tunnels du métro a permis de construire l’île Notre-Dame, alors que ça représente à peine 10% du total», dit-il. Il mentionne aussi que si le maire Jean Drapeau a contribué de façon phénoménale à la réussite d’Expo 67, ce n’est pas lui qui en a eu l’idée. Il s’agirait plutôt du sénateur Mark Drouin. Jean Drapeau serait en outre un des fossoyeurs d’Expo 67 en ayant graduellement coupé les subventions d’entretien des pavillons et de l’expo Terre des Hommes qui a suivi afin de combler le déficit grandissant des préparatifs pour les Jeux olympiques de 1976.

4. Boire et conduire
En marge de l’exposition, la pétrolière Esso organise un concours avec quatre autos à gagner. Il s’agit de la 67-X, un modèle de Toronado (Oldsmobile) «pimpé» par nul autre que George Barris, créateur de la Batmobile. Fait notable, les autos sont toutes dotées, à l’arrière, d’un petit frigo pour garder la bière bien au frais. Autres temps, autres mœurs! Un modèle était en vente récemment chez le revendeur d’autos de luxe Daniel Schmitt & co, qui est situé au… Missouri!

5. Le bélinographe
Les expositions universelles sont traditionnellement l’occasion, pour les participants, de présenter des avancées technologiques. Lors d’Expo 67, grâce à deux réalisateurs de l’Office national du film du Canada (ONF), on a pu admirer ce qui allait plus tard devenir le cinéma Imax. Les visiteurs ont aussi pu essayer le premier train automatisé, déambuler sur ce qui était à l’époque le plus grand escalier mobile autoportant au monde et assister à la première transmission intercontinentale par satellite.  Au pavillon du Téléphone, on pouvait aussi voir le bélinographe, qui allait plus tard devenir le fax. Comme quoi les inventeurs ne font pas forcément de bons vendeurs!

 

7. Le pavillon cubain interdit
En 1967, la «loi américaine sur le commerce avec l’ennemi» touche trois pays, dont Cuba. Les pavillons d’Expo 67 étant des prolongations de leurs pays respectifs, au même titre que les ambassades, il est donc interdit aux visiteurs américains d’entrer dans le pavillon cubain sous peine de poursuites. «Ça n’aura pas empêché de nombreux touristes en provenance des États-Unis d’y pénétrer pour s’approvisionner en cigares et en rhum», se rappelle M. La Roche, qui travaillait sur le site à l’époque.

8. Quels legs?
Bien sûr, Expo 67 a permis à Montréal d’avoir la ligne jaune du métro, La Ronde, Habitat 67 et l’île Notre-Dame, tandis que quelques pavillons ont été sauvegardés. Mais les legs vont bien au-delà, soulignent nos deux spécialistes. Ils mentionnent la création du parc des Îles, les grands axes routiers, la fondation de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec et la construction de grands hôtels au centre-ville. «Mais le legs le plus important demeure la fierté d’avoir construit autant de choses en quatre ans, alors que d’habitude, les pays ont sept ans pour le faire», conclut M. La Roche.

9. Des expos sur l’Expo
Si vous voulez revivre Expo 67, vous ne manquerez pas de possibilités. Le Musée McCord s’y intéressera sous l’angle du design notamment à travers les costumes des hôtesses. Le Musée Stewart proposera une exposition immersive, avec un hommage tout particulier aux collectionneurs, souligne M. La Roche. Le Centre d’histoire de Montréal proposera de revisiter l’Expo sous l’angle des jeunes de l’époque. La Biosphère rendra sans surprise hommage au pavillon américain. La Musée d’art contemporain présentera une importante exposition d’artistes québécois et canadiens qui se sont inspirés d’Expo 67, tandis que l’Office national du film présentera en septembre un spectacle immersif sur 13 écrans à la Place des Arts.

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