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Montréal prête à destituer Philippe Pichet

Montreal Chief of Police Philippe Pichet speaks to the media about the tapping of a newspaper reporter's smartphone at a news conference, Monday, October 31, 2016 in Montreal.THE CANADIAN PRESS/Ryan Remiorz Photo: Archives Métro

Après avoir écouté les doléances de Philippe Pichet, le chef du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) suspendu depuis décembre, les élus de la commission de la sécurité publique ont décidé à l’unanimité d’aller de l’avant avec un processus de destitution.

Ceux-ci n’auraient donc pas été convaincus par les arguments de M. Pichet, qui se disait «victime d’une injustice» et qui plaidait que les pratiques douteuses de la division des enquêtes internes remontaient à bien avant son arrivée à la tête du corps policier.

Lundi, le chef de police a comparu pendant près de trois heures devant la commission de la sécurité publique. À la sortie de la rencontre, personne n’a voulu commenter les propos qui ont été tenus à huis clos. L’avocat de M. Pichet, Joël Mercier, a simplement indiqué que le climat était «respectueux» et le président de la commission, Alex Norris, a soulevé avoir obtenu de nouvelles informations.

Réunis mercredi matin, les membres du comité exécutif de la Ville de Montréal ont entériné la décision de la commission de la sécurité publique. «On a répondu à la demande du ministre de la Sécurité publique de donner notre avis sur la destitution ou non de M. Pichet. Le comité exécutif a accepté la recommandation de la commission de destituer M.Pichet de son titre de directeur général du SPVM», a indiqué la mairesse Valérie Plante, qui n’a pas voulu donner les raisons sous-tendant cette décision, car «le processus s’est fait à huis clos». «C’est une question de confidentialité», a-t-elle ajouté.

Valérie Plante a toutefois mentionné que même si cette situation n’est «pas souhaitable», elle devait «rétablir la confiance» de la population envers le SPVM.

L’opposition officielle, Ensemble Montréal, n’a pas voulu se prononcer non plus. Le chef Lionel Perez a dit vouloir attendre le rapport de la commission qui doit «être rendu public dans les prochains jours».

Le conseil municipal et le conseil d’agglomération devront aussi se prononcer sur le sort de Philippe Pichet.

Bien qu’il soit démis de ses fonctions de chef de police depuis décembre dernier, celui-ci est toujours à l’emploi de la Ville comme directeur des agents de sécurité. D’ailleurs, Mme Plante a soutenu qu’une mise à pied totale n’était pas dans les cartons pour l’instant. «Il n’y a pas de congédiement, ce n’est pas le mandat qu’on nous a donné», a souligné la mairesse.

C’est à la demande du ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, que les élus montréalais doivent émettre une recommandation au sujet de Philippe Pichet.

Cette demande du ministère découle d’un rapport préliminaire par le chef intérimaire du SPVM, Martin Prud’homme, déposé la semaine dernière.

Sans demander explicitement la destitution de Philippe Pichet, M. Prud’homme indique clairement que la direction doit changer. «Il faut éliminer toute possibilité que la situation qui a malheureusement prévalu au sein de l’organisation et qui a atteint grandement sa crédibilité ne puisse plus se reproduire», est-il écrit dans son rapport.

De plus, il est précisé que l’ancienne direction a failli à rétablir la confiance du public envers le SPVM et à redresser la situation aux affaires internes. «Aucune action concernant le climat n’avait été mise en œuvre», donne-t-on en exemple.

M. Pichet a déjà saisi les tribunaux pour contester sa réaffectation qu’il voit comme un «congédiement déguisé». Son contrat devait normalement être valide jusqu’en 2020.

Valérie Plante n’a pas voulu mentionner si la Ville contesterait le recours de M. Pichet.

Ce changement de tâches est survenu à la suite du dépôt d’un rapport accablant sur les pratiques internes du SPVM. Il était notamment question «d’un laisser-aller», «d’enquêtes qui ont été bâclées», «d’informations importantes […] délibérément soustraites du rapport d’enquête afin d’éviter à certains policiers d’être poursuivis devant les tribunaux», de «traitements préférentiels» ou encore «d’allégations criminelles qui auraient dû être enquêtées, qui ne l’ont pas été et qui n’ont pas été signalées au ministère de la Sécurité publique».

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