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Le fédéral prête 1,28G$ pour financer le REM

Graham Hughes / La Presse Canadienne Photo: Graham Hughes
Jordan Press, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — La nouvelle Banque de l’infrastructure du Canada réalise le tout premier investissement de son histoire dans le projet de train électrique de plusieurs milliards de dollars dans la région de Montréal.

La Banque a annoncé mercredi qu’elle accorde un prêt de 1,28 milliard $ pour la construction du Réseau express métropolitain (REM), en voie de réalisation. Il s’agit d’un prêt garanti de 15 ans, à un taux d’intérêt initial de 1,0 pour cent, qui passera à 3,0 pour cent pendant la durée du prêt.

Le REM, un projet de 6,3 milliards $, est piloté et financé en grande partie par la Caisse de dépôt et placement du Québec. Ce projet d’envergure figurait en bonne place sur la liste de souhaits du gouvernement fédéral pour cette nouvelle Banque de l’infrastructure lors de son lancement à la fin de l’année dernière.

En juin 2017, le premier ministre Justin Trudeau avait annoncé en grande pompe à Montréal un engagement de 1,28 milliard $ d’Ottawa pour la réalisation du REM. Mais on ne savait pas alors si cette contribution demeurerait sous la forme d’une subvention, par l’entremise de l’accord sur le financement des infrastructures avec Québec, ou si elle serait transformée en prêt consenti par la future Banque de l’infrastructure.

Le prêt annoncé mercredi remplacera donc la subvention fédérale précédemment promise, et cette somme pourra être libérée pour d’autres projets d’infrastructures au Québec.

Comme il s’agit d’un prêt du fédéral, la participation en équité de la société CDPQ Infra dans le projet du REM demeure inchangée à 70 pour cent, et celle du gouvernement du Québec à 30 pour cent — les montants investis se chiffrent respectivement à 2,95 milliards $ et 1,28 milliard $.

La construction du REM a débuté en avril et la Caisse prévoit que les premières rames seront mises en service à l’été 2021. Le réseau de train électrique de 67 kilomètres comprendra éventuellement 26 stations réparties sur quatre antennes reliant Montréal et ses banlieues nord et sud.

35 milliards $ à investir

La Banque de l’infrastructure a été créée l’année dernière pour distribuer 35 milliards $ de fonds fédéraux dans l’espoir d’attirer une somme totale encore plus grande de la part d’investisseurs privés pour financer des travaux de construction.

Environ 15 milliards $ pourraient ne pas être récupérés, tandis que les 20 milliards $ restants sont des prêts que le gouvernement prévoit revoir dans ses états financiers. Le ministre fédéral des Finances doit approuver toute demande de financement.

Le président et chef de la direction de l’organisme a déclaré que ce premier accord de financement concrétise le concept de la Banque de l’infrastructure. Pierre Lavallée a indiqué que l’organisme adaptera sa contribution aux projets en fonction des besoins de financement spécifiques, tout comme le prêt pour le REM était adapté au projet.

«Nous avons la capacité d’investir dans des projets importants et de le faire à grande échelle», a-t-il affirmé en entrevue.

«J’espère que cela enverra un bon signal aux futurs partenaires potentiels, publics et privés, que nous sommes ici pour aider», a ajouté M. Lavallée.

La Banque de l’infrastructure doit encore publier une liste de projets qui, selon elle, sont prêts à être soutenus par le secteur privé, mais des documents gouvernementaux montrent que les fonctionnaires envisagent de travailler avec les provinces, les territoires et les villes pour dresser une liste sur un horizon de cinq ans.

M. Lavallée n’a pas pu dire quand la liste serait publiée.

La première annonce de la Banque de l’infrastructure était en préparation depuis plusieurs mois, alors même que les détracteurs se plaignaient que l’organisme — et le financement des infrastructures du gouvernement en général — avait mis du temps à démarrer ses activités.

«Ce que nous avons dit depuis le début, c’est que la Banque de l’infrastructure nous permettrait de faire plus pour les Canadiens et c’est ce que nous faisons», a déclaré le ministre de l’Infrastructure, François-Philippe Champagne.

Le programme d’infrastructure du gouvernement libéral fédéral a par ailleurs fait l’objet mercredi d’un autre examen critique de la part du directeur parlementaire du budget, qui s’interroge sur la tiède progression des dépenses et des retombées économiques.

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