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Des itinérants hébergés dans l’ancien hôpital Royal Victoria

Photo: Archives Métro
Stéphanie Marin, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Alors que le froid se fait terriblement mordant, ce sont 80 lits de plus qui accueillent depuis deux nuits des personnes sans-abri à Montréal, dans un nouveau refuge temporaire.

Installé dans un édifice vide faisant partie de ce qui était l’hôpital Royal Victoria au centre-ville de la métropole, le refuge dit «de débordement» permet à ceux qui se sont butés à des centres pleins de passer la nuit au chaud. Il sera ouvert jusqu’au 15 avril.

Les femmes et les hommes y sont hébergés dans des espaces distincts, et les personnes transgenres choisissent dans quelle section elles veulent dormir. Les lieux sont adaptés aux personnes en fauteuil roulant et peuvent accueillir les itinérants ayant des problèmes de consommation et de santé mentale.

De plus, les animaux sont acceptés et peuvent dormir à côté du lit de leurs maîtres, un plus lorsque l’on sait que des sans-abri préféraient passer la nuit dehors par grand froid plutôt que de laisser leur animal seul.

Lors de sa première nuit d’activité (de mardi à mercredi), le nouveau refuge hivernal a accueilli 31 personnes et lors de celle de mercredi à jeudi, alors que le mercure a chuté sous la barre des moins 20 degrés, 62 personnes y ont dormi — surtout des hommes.

L’endroit est un peu plus à l’écart que les secteurs de la ville où les personnes itinérantes se trouvent généralement, mais lorsqu’elles vont chercher une place dans un refuge plein, elles sont amenées au pavillon Ross du Royal Victoria en navette.

Ces 80 places s’ajoutent aux 957 déjà disponibles dans plusieurs refuges de la ville, qui sont toutefois souvent à pleine capacité.

La ministre de la Santé, Danielle McCann, la mairesse Valérie Plante et Samuel Watts de la Mission Bon Accueil sont allés visiter les installations jeudi matin.

Le projet s’est ficelé en moins de 30 jours, lorsque les besoins se sont fait sentir, s’est réjoui M. Watts.

«Personne ne doit être contraint de passer la nuit à l’extérieur par manque de lits, encore moins lors des longs mois d’hiver que l’on connaît, dans le froid et l’insécurité», a déclaré la ministre McCann, se réjouissant que le refuge soit aussi inclusif.

Le portrait de l’itinérance change, a souligné Mme Plante, ce qui explique pourquoi il est difficile de planifier les ressources d’une année à l’autre. Elle indique que les résultats du grand dénombrement des personnes sans-abri seront bientôt connus et permettront de prévoir la suite.

La situation actuelle sert toutefois de «signal», dit la mairesse: «il faut mettre les bouchées doubles pour l’avenir».

M. Watts est bien d’accord. Ce refuge est une aide additionnelle mais demeure une solution temporaire: «c’est pas avec de gestes somme ça que l’on va apporter des solutions à l’itinérance chronique».

Il faut rejoindre les personnes vulnérables rapidement et les accompagner vers un logement, dit-il. Des résultats sont déjà visibles, alors que 1100 personnes sont logées aujourd’hui dans des appartements et elles ne l’étaient pas il y a deux ans, fait valoir le responsable de la Mission Bon Accueil.

Et dans le plan de Montréal, 950 logements sont prévus pour les personnes sans logis, dont 438 sont en voie d’être développés, a souligné Mme Plante.

La ministre McCann s’est dite bien consciente qu’il y a des itinérants ailleurs qu’à Montréal et s’est dite prête à aider.

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