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Pas question que l’industrie paie pour l’élimination des déchets, tranche Éco Entreprises Québec

L'an dernier, les besoins d’élimination sur le territoire montréalais étaient estimés à environ 2,6 millions de tonnes. Photo: Recyc-Québec

Si le regroupement d’Éco Entreprises Québec (ÉEQ) reconnaît que les entreprises «peuvent jouer un plus grand rôle» dans la collecte sélective, il refuse toutefois que les grands joueurs de l’industrie doivent payer pour l’élimination des déchets et s’oppose de nouveau à la mise sur pied d’un système de consigne, dans un mémoire déposé vendredi devant la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM).

«On considère qu’il y a déjà une importante contribution au niveau de la récupération, explique à Métro une porte-parole d’ÉEQ, Yourianne Plante. Les entreprises financent déjà amplement cette filière, à la hauteur de 150 M$ par année. Au Québec, la récupération, c’est 100% financé par quelque 3400 entreprises, même si on pense souvent que c’est assumé par les municipalités.»

Si la loi était modifiée, «on enverrait un très mauvais signal, même contreproductif», ajoute l’organisme gouvernemental dans son rapport.

L’idée de faire reposer le fardeau fiscal de l’élimination des déchets avait déjà été évoquée par la CMM. L’an dernier, les besoins d’élimination sur son territoire étaient estimés «à environ 2,6 millions de tonnes».

«Le succès de la collecte sélective […] repose sur la responsabilisation de tous les intervenants. C’est au citoyen à qui il reviendra toujours de poser – ou non – le bon geste, et qui devra ainsi, en toute logique, en assumer les conséquences environnementales et financières.» -Éco Entreprises Québec, dans son mémoire

Jadis utilisée comme seule manière de disposer des déchets sur le territoire montréalais, l’élimination est aujourd’hui de moins en moins prisée, remplacée par le recyclage, le réemploi ou encore la réduction à la source et, de manière générale, par la valorisation des déchets. La CMM estime que l’élimination est aujourd’hui une «mesure de dernier recours».

S’opposant à plusieurs groupes de pression qui luttent pour la mise sur pied d’un système de consigne sur les bouteilles de vin de la Société des alcools du Québec (SAQ), Éco Entreprises Québec réitère aussi dans son mémoire «être défavorable à l’élargissement du système de consigne, qui viendrait fragiliser encore davantage le système de collecte sélective».

«[La consigne] serait un système parallèle à ce qui existe déjà. On veut plutôt améliorer le système actuel, investit dans les centres de tri, bref améliorer la façon dont le verre est traité, ce qui demande des investissements supplémentaires.» -Yourianne Plante

Dans son plan Verre l’innovation, ÉÉQ vise à «soutenir les marchés locaux, incluant la refonte de verre en nouvelles bouteilles», avec pour objectif de fournir «une solution non pas pour une partie des contenants et bouteilles de verre, mais bien pour 100% du verre».

Une vision à laquelle s’oppose le porte-parole du regroupement citoyen de la SAQ Consigne, Denis Blaquière. «On estime que ça coûte à peu près 20 M$ au gouvernement ontarien pour gérer [un système de consigne] chaque année, mais que les municipalités épargnent au total près de 40 M$. Les contribuables sont gagnants, au bout du compte», expliquait-il jeudi à Métro.

En voulant revoir son Plan métropolitain de gestion des matières résiduelles (PMGMR), ÉÉQ soutient que la CMM se prononce «sur des enjeux ne relevant pas de sa compétence». «Certains aspects doivent être réglés au niveau de la législation et de la règlementation provinciale […], afin d’éviter une approche à la pièce qui pourrait entraîner une confusion de la part du citoyen et créer de l’iniquité», lit-on dans le mémoire.

Malgré ses désaccords, la société d’État assure qu’elle collaborera avec les municipalités du Grand Montréal «afin de trouver des solutions pour moderniser le régime de compensation» de la collecte sélective. Elle entend entre autres «soutenir et promouvoir» l’éco-conception des contenants à usage unique.

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