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Surdoses d’opioïdes: les pompiers de Montréal formés pour administrer la naloxone 

La mairesse de Montréal Valérie Plante, lors de l'annonce jeudi matin tenue à la Caserne 5 dans Ville-Marie. Photo: Josie Desmarais/Métro
Les pompiers de Montréal ont été formés dans les derniers mois pour pouvoir administrer de la naloxone alors que le nombre de cas de surdoses d’opioïdes est en hausse dans la métropole.
Depuis 2014, les paramédics d’Urgences-Santé ont administré cet antidote 600 fois à des citoyens de Montréal et de Laval pour contrer les effets des surdoses d’opioïdes, qui peuvent entraîner des arrêts respiratoires.
«Depuis les dernières années, on voit une augmentation périodique [des surdoses d’opioïdes]. Normalement, au début du printemps et de l’été, on voit une hausse des cas», a indiqué jeudi à Métro le chef de la qualité des soins à Urgences-santé, Julien Couturier. 
Alors que des données fournies par le Bureau du coroner indiquent que les opioïdes ont fait 71 morts en 2017 à Montréal, l’ensemble des pompiers de la métropole ont été formés progressivement dès septembre 2018 par les paramédics d’Urgences-Santé afin de pouvoir intervenir lorsque des surdoses font l’objet d’appels au 911. Toutes les casernes de la métropole sont maintenant équipées de l’antidote, a annoncé la Ville jeudi.

«On doit pouvoir agir plus rapidement. On doit absolument pouvoir être là pour ceux et celles qui se retrouvent dans une situation qui peut mener à la mort», a déclaré jeudi la mairesse de Montréal, Valérie Plante.

«Montréal est sous contrôle. On est heureusement loin d’une situation de crise comme certaines villes comme Vancouver et Toronto, mais nous devons être vigilants». -Valérie Plante, mairesse de Montréal

Chances de survie
Généralement, les pompiers sont les premiers arrivés sur les lieux lorsqu’un appel est logé au 911. Auparavant, dans les cas de surdoses d’opioïdes, ceux-ci devaient attendre l’arrivée des paramédics d’Urgences-santé et procéder entre temps à la ventilation de la personne en crise.

En permettant l’administration quelques minutes plus tôt de l’antidote par les pompiers, «ça peut faire la différence, parce que plus quelqu’un recommence à respirer rapidement, plus il a des chances de survivre», a expliqué le directeur adjoint du Service de sécurité incendie de Montréal, Richard Liebmann. Une fois ce médicamanent administré, la personne intoxiquée doit être amenée à l’urgence, car l’effet de la naloxone ne dure que de 60 à 90 minutes, tandis que celui des opioïdes varie de deux à trois heures en moyenne. 

«On espère que ce nouvel outil va permettre de réduire les dangers liés à la consommation de drogue par les usagers», a renchéri Mme Plante, qui a demandé aux Montréalais d’être «très vigilants» alors que de nombreux festivals de musique se dérouleront l’un après l’autre dans les prochaines semaines, une période qui est associée annuellement à une hausse du nombre de cas de surdoses dans la métropole. 

«C’est une excellente nouvelle», a expliqué à Métro la chef médicale de la Direction régionale de la santé publique de Montréal, Carole Morissette, concernant le fait que les pompiers contribuent désormais à «réduire le délai d’intervention» dans l’administration de la naloxone aux personnes en situation de surdose, réduisant ainsi les risques de décès.

Afin de prévenir encore davantage le nombre de morts causés par des drogues comme le fentanyl, une drogue de synthèse 100 fois plus puissante que la morphine, les citoyens peuvent se procurer gratuitement de la naloxone dans 140 pharmacies et organismes communautaires de la métropole, a-t-elle rappelé.

Entre le 18 mai 2018 et le 31 mars 2019, ce sont 4466 kits de naloxone qui ont été distribués à des citoyens par des organismes communautaires situés à Montréal.

«Il y a une réelle demande et une réelle sensibilité dans la population à l’importance d’avoir de la naloxone quand on connaît des proches qui consomment [des opioïdes]», a souligné Mme Morissette.

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