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Trottinettes électriques: les délais administratifs coûtent cher à Lime

Photo: AFP
Zacharie Goudreault - Métro

La Ville de Montréal tarde à approuver le permis de la seule entreprise autorisée par Québec à faire circuler des trottinettes électriques dans la métropole. L’entreprise Lime affirme subir des pertes financières quotidiennement en raison de cette situation.

Depuis le 6 juillet, les trottinettes électriques peuvent circuler sur la chaussée et les pistes cyclables de Montréal et de Westmount dans le cadre d’un projet pilote. La métropole n’approuvera toutefois pas la demande de permis du fournisseur Lime avant encore «quelques semaines», selon ce qu’indique à Métro la conseillère associée à l’urbanisme et à la mobilité au sein de l’administration de Valérie Plante, Sophie Mauzerolle.

«Chaque jour perdu à un coût pour l’entreprise, donc nous espérons que la Ville va pouvoir procéder rapidement pour que nous puissions opérer très bientôt à Montréal», a confié lundi le directeur principal du développement de la marque Lime, Christopher Schafer. 

L’entreprise américaine, qui opère dans quelque 150 villes à travers le monde, est «prête» à faire son arrivée à Montréal depuis la mi-avril. Elle a déjà réalisé des tests sur des circuits fermés pour permettre aux Montréalais d’expérimenter ces engins électriques sur des terrains privés, dans le cadre d’événements et de festivals. L’entreprise a aussi loué un entrepôt et embauché une équipe présente «chaque jour» sur le terrain «pour gérer les trottinettes» en attendant que celles-ci soient autorisées à circuler dans la métropole.

M. Schafer demande à la Ville de lui accorder un permis d’opération «le plus rapidement possible». 

En vertu des termes définis par la Ville, les trottinettes électriques doivent être retirées des rues au plus tard à la mi-novembre, tout comme les vélos BIXI. Ils pourront faire leur retour l’an prochain «si ça se passe bien cet été», a indiqué Mme Mauzerolle.

«On veut vraiment bien respecter toutes les étapes, mais ça s’en vient», a-t-elle ajouté au sujet de l’arrivée prochaine de Lime à Montréal. 

L’entreprise attend par ailleurs d’obtenir une autorisation de la Ville de Westmount, qui analyse également la demande de permis du fournisseur.

La fin de semaine dernière, quelque 300 trottinettes électriques sont apparues dans les rues et les pistes cyclables de Calgary après que la métropole albertaine eut donné son feu vert à Lime.

«On n’est pas contre de nouvelles formes de mobilité. Mais on veut faire ça de manière rigoureuse pour éviter les formes de dérapages qu’on a vues dans d’autres villes.» -Sophie Mauzerolle, conseillère associée à l’urbanisme et à la mobilité à la Ville de Montréal

Mesures additionnelles
À la mi-avril, la Ville de Montréal a adopté un règlement pour encadrer les véhicules en libre-service sans ancrage. Celui-ci interdit notamment de circuler avec une trottinette électrique sur les trottoirs, sous peine d’une amende. Il permet également aux arrondissements d’aménager des aires de stationnement dans la zone de dégagement à des intersections qui seront inscrites dans l’application de Lime pour éviter que les utilisateurs de ces engins immobilisent ceux-ci n’importe où.

L’entreprise affirme d’ailleurs avoir pris des mesures pour éviter que les exemples de Paris et de San Francisco ne se reproduisent plus à l’avenir. Dans ces deux villes, la présence des trottinettes sur les trottoirs et un peu partout dans l’espace public a été associé à plusieurs enjeux de sécurité.

«Une des choses que nous faisons est de demander à nos utilisateurs de prendre une photo d’où ils ont stationné leur trottinettes et de nous l’envoyer», a expliqué Christopher Schafer.

Il ajoute que cette initiative permet à l’entreprise d’«analyser dans quelle mesure les utilisateurs ont réussi à se stationner de manière respectueuse».

«C’est sûr que c’est le genre de mesures qu’on salue. On voit ça de très bon augure», a commenté Mme Mauzerolle. 

La compagnie américaine, qui bénéficie du financement de Google, voit par ailleurs d’un bon oeil les nombreuses restrictions imposées par le gouvernement Legault dans le cadre de ce projet pilote, qui est d’une durée maximale de trois ans. Celles-ci comprennent notamment l’obligation de porter un casque et d’avoir au moins 18 ans pour utiliser ces engins à deux roues, qui devront d’autre part respecter une limite de vitesse de 20 km/h.

«Le gouvernement a mis en place des règles pour éviter ce qu’on voit ailleurs dans le monde et je crois que c’est une bonne chose», a réagi M. Schafer. 

Ce dernier estime d’ailleurs que la Ville a adopté une «approche sensée» en décidant de réglementer en amont l’utilisation des trottinettes électriques sur son territoire.

«Si vous regardez le cas de Paris, par exemple, où les trottinettes électriques sont vraiment populaires, l’administration municipale là-bas est en train de réglementer maintenant de la même manière que Montréal l’a déjà fait», a-t-il souligné. 

 

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