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Montréal vise une réduction des GES de 55% d’ici 2030, dit Valérie Plante

Valérie Plante
La mairesse de Montréal, Valérie Plante. Photo: Josie Desmarais/Métro

Montréal vise à diminuer sa production de gaz à effet de serre (GES) de 55% d’ici 2030. Un plan certes audacieux mais bel et bien réaliste, croit la mairesse Valérie Plante.

C’est du moins ce qu’elle a annoncé lundi matin, lors d’un discours prononcé pendant le Sommet du climat devant l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU), à New York.

Reconnaissant que l’objectif est «très ambitieux», Mme Plante souligne que les Villes «connaissent la recette» pour y arriver. «On sait par exemple qu’il faut diminuer l’auto solo, augmenter le transport actif, rendre nos bâtiments carboneutres», indique-t-elle.

La mairesse entend aller «encore plus loin» que les objectifs fixés par le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui demande aux États de réduire leurs GES de 45% d’ici 2030.

Si les villes à travers le monde «sont déjà engagées» contre les changements climatiques, il y a «encore beaucoup à faire», d’après Mme Plante. Elle réitère que Québec et Ottawa doivent rapidement venir en aide aux municipalités. «Nous sommes dévoués, mais nous avons besoin de l’aide des gouvernements supérieurs, des États et du secteur privé. C’est absolument nécessaire», constate-t-elle.

Des suivis réclamés

Appelé à réagir, le porte-parole de Greenpeace au Québec, Patrick Bonin, parle d’une «très bonne nouvelle», mais demande à l’administration Plante de tenir parole.

«Plusieurs gouvernements ont eu des cibles similaires. Il faut s’assurer de l’atteindre. Ça commence par un plan crédible de lutte aux changements climatiques, afin de s’assurer hors de tout doute de l’atteinte du 55%.» -Patrick Bonin, porte-parole de Greenpeace

La Ville doit selon lui «monitorer les exigences scientifiques, quitte à réviser la cible» à la hausse, en plus d’exiger une reddition de comptes et un suivi annuel rigoureux. «On doit être certains d’être sur la voie d’atteindre la cible, et pouvoir apporter des corrections rapidement si ce n’est pas le cas», illustre-t-il.

M. Bonin espère que la décision de Montréal «inspirera également» d’autres villes du Québec.

Même son de cloche pour la chercheuse en changements climatiques chez Équiterre, Caroline Brouillette, qui applaudit l’audace de l’administration Plante.

«Cette cible de 55% va au-delà de ce que la science demande. C’est un niveau d’ambition qui est très rafraîchissant qu’on aimerait aussi voir du côté des provinces et des pays», juge-t-elle. L’experte s’attend à ce que la Ville détaille «comment elle y arrivera» dans les prochains mois, dans la foulée de la présentation de son Plan climat d’ici la fin de l’année.

«10 000 voitures» de moins

Dans son discours, Mme Plante est aussi revenue sur sa décision d’avoir bloqué un projet immobilier «qui aurait détruit les derniers grands espaces verts de Montréal et qui aurait encouragé la venue d’environ 10 000 voitures» dans la métropole.

Plutôt que de «détruire des milieux humides», Montréal a annoncé fin août qu’elle créera le Grand parc de l’Ouest, le plus grand parc urbain au Canada qui fera «huit fois la taille de Central Park». Il regroupera notamment les parcs-nature de l’Anse-à-l’Orme, le Bois-de-la-Roche et le Cap-Saint-Jacques.

«En posant ce geste, on laisse de côté les objectifs financiers pour s’assurer de préserver des espaces verts et humides.» -Valérie Plante, mairesse de Montréal

Lutter pour l’environnement implique de se battre sur plusieurs autres fronts, souligne l’élue, dont la justice sociale, l’incidence du climat sur les mouvements migratoires et les réalités des populations autochtones. Elle remercie aussi les jeunes «de nous talonner, de nous pousser à répondre présent face à la menace climatique».

Doyen du conseil municipal, le conseiller dans Snowdon Marvin Rotrand rappelle que cette cible est «aujourd’hui réalisable compte tenu des gains réalisés par l’administration Coderre» par le passé.

Il demande à la Ville une série de mesures pour «faire mieux», dont un calendrier plus rapide pour mettre fin au chauffage au mazout et un effort «plus sérieux» d’électrification du transport en commun. «La décision d’acheter rapidement 830 autobus hybrides a repoussé l’électrification de la flotte de la Société de transport de Montréal (STM) jusqu’au milieu des années 2040», condamne-t-il.

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